De 2011 à 2013, la proportion de femmes était passée de 31,41% à 36,88%. En 2017, cette proportion redescend à 34,33% (-2,55%). Ce résultat doit toutefois être nuancé en rappelant une particularité de l’échantillon du Baromètre 2013 qui avait « gonflé » la présence des femmes à l’écran : nous avions en effet répertorié une émission de call TV qui diffusait des photos de jeunes femmes dans des « petites annonces ». En excluant ce programme, la proportion de femmes redescendait à 33,34%. Ce résultat est donc très similaire à celui d’aujourd’hui. Dès lors, si l’on compare les résultats 2013-2017 en excluant cette émission de call TV, la présence des femmes stagne quasiment à l’écran. Dans tous les cas, les intervenantes demeurent largement sous-représentées eu égard à leur présence dans la société belge (51% au 1er janvier 2017 selon les chiffres de Statbel).   La représentation des femmes connaît un certain nombre d’évolutions positives. Il ne s’agit pas de « révolution structurelle » mais de petits changements qui apparaissent encourageants car soit ils s’inscrivent dans la continuité des tendances amorcées précédemment, soit ils semblent initier de nouvelles transformations. Premièrement, dans les programmes d’information, la proportion de femmes connaît un accroissement de 5,08% depuis le Baromètre 2013. Elle poursuit ainsi une augmentation constante : 30,42% en 2011, 31,20% en 2012, 32,20% en 2013 et 37,28% pour l’édition 2017. Le mouvement amorcé dans les précédentes éditions du Baromètre semble donc se confirmer. La proportion de femmes est aussi en légère augmentation dans les magazines et documentaires : + 2,22% depuis 2013. Par ailleurs, les informations de portée locale comprennent une proportion de femmes légèrement supérieure à la moyenne : 39,79%. Une constante apparaît ainsi au fil des Baromètres : la proportion de femmes augmente de manière inversément proportionnelle à la portée du sujet (plus la portée diminue plus le nombre de femmes augmente). Néanmoins, et c’est également un résultat encourageant, la proportion de femmes s’est légèrement accrue dans le temps (singulièrement de 2013 à 2017) dans les sujets d’information de chaque portée (c’est-à-dire de portée locale, nationale et internationale). Deuxièmement, le rôle médiatique dans lequel les femmes sont les plus représentées comparativement aux hommes est celui de journaliste – animateur.trice : 43,25% des personnes répertoriées dans ce rôle sont des femmes. Il s’agissait du rôle de candidat.e à un jeu en 2013. Cette évolution est liée, d’une part, à des spécificités de l’échantillon et, d’autre part, à des évolutions transversales. S’agissant des spécificités de l’échantillon, on mentionnera le recul de la part occupée par le divertissement comparativement aux autres genres de programme, alimenté par la disparition du sous-genre « télé-achat et call TV » dans le corpus. Concernant les évolutions d’ordre transversal, la proportion de femmes journalistes-animatrices présente une augmentation de 3,45% depuis le Baromètre de 2013 et de 6,77% depuis celui de 2011. Lorsqu’on dissocie les rôles de journaliste et animateur.trice, les résultats présentent également des évolutions intéressantes. En effet, la proportion de femme dans le rôle de journaliste est de 44,63%. C’est une progression de 6,44% par rapport à 2013. Qui plus est en 2013, 38,19% des journalistes étaient des femmes pour 45,29% des animateur.trice.s. Les femmes étaient donc plus fréquemment associées à l’univers du divertissement. En 2017, la tendance s’inverse : 44,63% des journalistes sont des femmes pour 35,43% des animateur.trice.s. Elles sont donc davantage associées à l’univers informationnel. Troisièmement, dans les rôles discursifs socialement valorisés d’expert.e et de porte-parole, la proportion de femmes connaît une augmentation depuis le dernier Baromètre. La proportion d’expertes est passée de 18,83% en 2013 à 20,56% (+1,73%). Quant au rôle discursif de porte-parole, 28,23% des personnes qui l’endossent sont des femmes en 2017, pour 23,21% en 2013 (soit une augmentation de 5,02%). Et si l’on se focalise sur le rôle médiatique d’expert.e exclusivement dans les journaux télévisés, on y constate une proportion de 24,49% de femmes. Ces évolutions 2013-2017 poursuivent les tendances amorcées précédemment. Il existe donc des évolutions encourageantes. Néanmoins, un certain nombre de facteurs viennent nuancer ou contrebalancer ces évolutions.   – Tous les rôles médiatiques sont majoritairement masculins.   – Les femmes revêtent toujours plus fréquemment le rôle de « vox populi » (39,54%) que de porte-parole (28,23%) ou d’experte (20,56%). Ainsi, elles apparaissent davantage dans le registre de l’affect, du « pathos » que du « logos ». Elles sont moins sollicitées pour leur discours critique, leur savoir que pour leur expérience personnelle, leur témoignage ou leur avis censé refléter la parole du citoyen ordinaire. C’est une constante au fil des Baromètres. – En dépit de leur progression dans ce rôle, les femmes journalistes sont moins nombreuses que les hommes (44,63% pour 55,37%). En outre, lorsqu’elles sont présentées dans ce rôle, les femmes sont désormais davantage au second plan de la mise en scène de l’information (46,95%) qu’au premier plan (36,00%). La présence des journalistes féminines a ainsi chuté dans le rôle de journaliste principale (-7,84%) et augmenté dans celui de journaliste seconde (+9,84%) depuis 2013. L’examen diachronique des données montre que cette situation s’écarte de 2011 et 2013 mais se rapproche de 2012. – Si la proportion de femmes est en légère augmentation dans les magazines et documentaires, l’analyse des sous-genres de ces magazines met en exergue que ces dernières sont plus largement associées à des informations de type « soft news », qu’à la culture ou au patrimoine. Cette tendance avait déjà été observée en 2013. En outre, l’analyse des thématiques des sujets d’information dans lesquels apparaissent les intervenantes féminines conforte cette tendance. On observe en effet que les hommes se distribuent dans une plus large variété de thématiques que les femmes. Qui plus est, ces thèmes relèvent aussi bien des hard news que des soft news, tandis que les femmes sont plus largement associées aux soft news et aux questions sociétales (société, santé, éducation notamment). La seule thématique où les femmes sont majoritaires par rapport aux hommes porte sur la santé et le bien-être (51,67% de femmes). – Enfin, s’agissant de l’identité des femmes à l’écran, celles-ci apparaissent toujours plus fréquemment que les hommes sans aucune mention identitaire (nom, prénom, profession) lorsqu’elles prennent la parole. C’est une constante au fil des analyses. En outre, alors que l’identité des femmes avait gagné en visibilité entre 2011 et 2013, l’écart entre hommes et femmes se creuse désormais. Il est passé de 7,64% en 2013 à 13% en 2017. Parmi les hommes 26,94% ne font l’objet d’aucune mention contre 39,94% pour les femmes.