Après trois premières éditions, réalisées entre 2011 et 2013 dans le cadre du Plan pour la diversité et l’égalité dans les médias audiovisuels de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel a relancé en 2017 un nouveau Baromètre de la Diversité et de l’Égalité. L’objectif central de ce Baromètre n’a pas varié : il s’agit de dresser un état des lieux de l’égalité et de la diversité dans les différents services télévisuels actifs en Fédération Wallonie-Bruxelles, à la lumière des critères de genre, d’origine, d’âge, de catégorie socio-professionnelle et de handicap. Une question centrale traverse l’analyse : les représentations à l’écran renvoient-elles ou non au monde qui nous entoure, et pourquoi ?

 

Si l’objectif de ce nouveau Baromètre s’inscrit dans la continuité des précédentes éditions, le contexte de l’analyse a connu quelques changements. Entre l’échantillon analysé dans ce nouveau Baromètre et celui étudié dans l’étude qui a précédé, près de cinq ans se sont écoulés. Au fil de ces cinq années, la programmation a connu un certain nombre d’évolutions, tout comme le contexte structurel qui se reflète dans l’actualité locale, nationale et internationale. L’environnement politique, économique, social imprègne nécessairement les résultats de ces différentes études, il se trame en filigrane derrière les données. Se pencher sur des contenus médiatiques revient nécessairement à appréhender des discours en interactions. Il faut en tenir compte dans nos interprétations.

D’autre part, la relance du Baromètre s’inscrit dans le cadre des nouvelles missions confiées au CSA par le législateur. En effet, depuis 2016, l’article 136 du Décret coordonné sur les services des médias audiovisuels confie au Collège d’autorisation et de contrôle du CSA, la mission « de participer à la réalisation d’une analyse périodique relative à la représentation équilibrée des femmes et des hommes, d’encourager la diffusion des bonnes pratiques en matière de lutte contre les stéréotypes sexistes et d’émettre, s’il échet, des recommandations spécifiques ». La relance du Baromètre s’inscrit dans le cadre de ces nouvelles missions. Toutefois, convaincu de l’utilité sociale de ce Baromètre qui participe à mettre la question de la diversité et de l’égalité à l’agenda des politiques publiques, de la régulation audiovisuelle et des médias, le CSA a poursuivi l’analyse des différents critères d’égalité et de diversité au-delà des obligations décrétales en matière d’égalité entre les femmes et les hommes.

Enfin, quels que soient les résultats, les enseignements que l’on tirera du Baromètre 2017 prendront nécessairement une tonalité différente. En effet, l’heure n’est plus à la découverte de la problématique : plusieurs états des lieux ont déjà été effectués[1], des bonnes pratiques ont été relayées et discutées[2] et certains outils structurels ont été impulsés pour avancer vers le changement[3]. Il s’agit donc désormais, à l’issue de l’analyse, de s’engager dans la voie du changement.

En termes de structure, ce Baromètre 2017 se déploie en deux volumes.

Le premier s’inscrit dans la continuité des analyses précédentes : on y examine les programmes, en indexant chaque genre télévisuel. Le rapport de recherche est structuré comme suit : tendances générales, programmes d’information, identification des intervenant.e.s (mentions, perceptions).

Le second volume propose, quant à lui, une analyse spécifique de la communication commerciale sous l’angle du genre. Il s’agit d’une étude à part entière établie sur la base d’une grille d’analyse spécifique. Le déploiement du Baromètre sur la communication commerciale lance de nouveaux enjeux. En effet, la publicité est commandée par un annonceur, réalisée par une agence, intégrée dans des espaces dédiés par des régies. Les éditeurs de services qui les diffusent en assument la responsabilité éditoriale. La complexité de cette chaîne implique nécessairement de faire porter la réflexion sur le genre et, au-delà, sur la diversité, sur l’ensemble de la chaîne de production-diffusion audiovisuelle. C’est un des nouveaux enjeux de ce Baromètre.

[1] Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, Baromètre Diversité-Egalité 2011, 2012, 2013. En dehors des services télévisuels, on renverra aux études de l’AJP sur la diversité et l’égalité dans la presse quotidienne belge francophone.

[2] Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, Panorama des bonnes pratiques en matière d’égalité et de diversité dans les médias audiovisuels de la Communauté française de Belgique, Bruxelles, CSA, 2010, 2011, 2012.

[3] Voyez notamment la base de données Expertalia : un outil créé par l’Association des journalistes professionnels qui a pour ambition de rendre visibles d’autres personnes dans le champ médiatique, et d’assurer davantage d’égalité des genres et de diversité d’origine ethnique et culturelle dans l’information. http://expertalia.be/