Les constats du Baromètre 2017 confortent les tendances déjà observées précédemment en matière de distribution des catégories socio-professionnelles. En effet, la surreprésentation des catégories socio-professionnelles supérieures et la nette sous-représentation des professions manuelles, peu qualifiées et des personnes inactives sont des constantes au fil des analyses.

 

En 2017, les catégories socio-professionnelles supérieures (CSP +, c’est-à-dire les cadres, dirigeant.e.s, professions intellectuelles et scientifiques – dont les professionnels des médias) représentent 44,71% des professions encodées. Les professions intermédiaires, employé.e.s administratif.ve.s, personnel des services et vendeur.euse.s ne représentent que 9,74% des intervenant.e.s. Les ouvrier.ère.s, artisan.e.s, agriculteur.trice.s et les professions non qualifiées sont nettement sous-représentées : elles totalisent 5,17% des professions encodées. Enfin, les personnes inactives au sens large (personnes au chômage, au foyer, retraité.e.s, élèves et étudiant.e.s) constituent 16,52% des intervenant.e.s. Toutefois, 14,36% de ces personnes sont des élèves et étudiant.e.s. Les personnes retraitées, au foyer ou au chômage sont ainsi très largement exclues des représentations à l’écran.

Si l’on étudie la distribution des catégories socio-professionnelles pour chaque genre de programme, on observe que les catégories supérieures sont toujours les plus représentées à l’écran, sauf dans un certain nombre de genres télévisuels : la fiction, le sport et les « autres émissions ». Dans l’information, les cadres, dirigeant.e.s, professions intellectuelles et scientifiques représentent 56,54% des intervenant.e.s. Il y a d’ailleurs fort peu d’écarts par rapport à cette moyenne au sein des différents sous-genres de l’information : les CSP + représentent 56,25% des intervenant.e.s dans les journaux télévisés, 58,60% dans les magazines d’information et 56,25% dans les débats. On notera encore que ce sont les CSP + qui présentent la plus grosse proportion d’intervenant.e.s quelle que soit la portée de l’information. Néanmoins, cette proportion se renforce dans les informations de portée internationale (69,21%). Ces dernières laissent le moins de place à la diversité des catégories socio-professionnelles.

L’évolution la plus saillante de 2013 à 2017 réside toutefois dans la diminution de la part des catégories socio-professionnelles supérieures. Bien que celles-ci demeurent surreprésentées à l’écran, leur proportion est passée de 52,96% en 2013 à 44,71% en 2017 (soit -8,25%). Cette tendance va à contre-courant de ce qui avait été observé jusqu’ici dans les différents Baromètres. Cette diminution vise tous les genres de programme, à l’exception du divertissement où les CSP + continuent de progresser au fil des Baromètres.

Les professions manuelles et celles non qualifiées connaissent en revanche une très légère augmentation (de 1,02%) de 2013 à 2017. Quant aux personnes inactives, elles sont un peu plus représenté.e.s dans le Baromètre 2017 qu’au cours des années précédentes : 16,52% en 2017, pour 6,60% en 2013. Comme nous l’avons souligné plus haut, la majorité de ces personnes inactives sont des élèves et étudiant.e.s. Précisons que les personnes inactives sont plus représentées dans l’information locale (23,37%) que nationale (4,34%) et internationale (7,42%). On notera aussi que l’information locale est pratiquement la seule à faire intervenir des personnes retraitées.