Contexte

 

« Comment évolue l’utilisation de la télévision avec le développement des nouveaux modes de consommation des contenus audiovisuels ? ». La présente étude, menée de l’été 2019 à l’été 2020, est consacrée aux modes de consommation des services de médias audiovisuels en Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle tend en particulier à répondre à cette question de recherche précise, sur laquelle on reviendra en détail.

Créé et soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles (Communauté française), le Conseil supérieur de l’audiovisuel de la Communauté française de Belgique (CSA) est une autorité administrative indépendante. Il a pour mission principale la régulation du secteur audiovisuel francophone belge.

La présente étude a été initiée et menée par une équipe pluridisciplinaire constituée de membres des services « Distributeurs & Opérateurs » et « Etudes et recherches » du CSA. Les services du CSA ont collaboré avec SONECOM pour mener à bien cette étude qui a nécessité un vaste dispositif technique et méthodologique.

 

Une étude en deux phases : quantitative et qualitative

L’étude cherche à comprendre les mécanismes à l’œuvre derrière les évolutions constatées des modes de consommation (« perceptions »), et non seulement à dépeindre ceux-ci à un instant donné (« attitudes ») comme pourrait le faire un sondage de comportement. Elle repose par conséquent sur deux phases, consistant en une enquête quantitative et l’autre, qualitative.

Le volet quantitatif porte sur les comportements des consommateurs et consommatrices : types de contenu consommés, supports de consommation, équipements utilisés, technologies utilisées, fréquence de consommation, durée de consommation, lieu de consommation, etc. Ce volet vise à évaluer l’évolution des comportements et ainsi mesurer empiriquement le poids des différents acteurs, supports, etc. en Fédération Wallonie-Bruxelles. Ces données sont croisées avec un ensemble de variables, socio-démographiques notamment, en vue d’en évaluer l’impact sur la consommation et les équipements : âge, genre, catégorie socio-professionnelle, lieu de résidence, niveau de diplôme, etc. Le volet quantitatif repose sur la diffusion d’un questionnaire auprès d’un échantillon représentatif de la population de la Fédération Wallonie-Bruxelles âgé de 15 ans et plus, suffisamment large (2200 répondant.e.s), afin d’obtenir les données les plus robustes.

D’autre part, on examine, dans un volet qualitatif, l’opinion et les représentations des utilisateur.trice.s quant à ce qu’ils.elles consomment. Ce volet vise à comprendre comment et pourquoi tel contenu, équipement ou mode de consommation est privilégié par la personne. Il permettra de collecter des données complètes sur la transformation des comportements. Cette analyse qualitative repose sur 30 entretiens semi-directifs. Ils ont été réalisés avec des répondant.e.s de l’étude quantitative et complétés avec d’autres profils afin de répondre à une matrice de sélection. Les personnes interrogées ont en effet été sélectionnées pour leur caractère exemplaire en fonction d’une matrice de sélection préalablement constituée. L’objectif de l’analyse qualitative étant non pas la représentativité des profils mais bien leur diversité.

L’objectif du volet qualitatif n’est pas la représentativité mais la diversification de l’échantillon.

 

Prise en compte de la crise sanitaire

La méthodologie déployée dans l’analyse qualitative a dû tenir compte de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19. La volonté initiale des auteur.e.s de l’étude de mettre en œuvre ce volet au moyen de la méthode des focus groups[1] n’a pas pu être menée à bien en raison du déclenchement, en mars 2020, de la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus et des mesures gouvernementales de confinement de la population qui l’ont suivie, celles-ci s’opposant à la réunion physique de participant.e.s. Par conséquent, des entretiens individuels semi-directif ont été réalisés en lieu et place des focus groups.

L’étude permet d’éclairer, dans une certaine mesure, les modes de consommation pendant une période de crise sanitaire qui, comme en témoignent les audiences, a été marquée par des comportements tout différents de certaines évolutions observées généralement chez des populations comparables.

Représentativité et diversification des profils

L’accent a été mis sur la représentativité de l’enquête quantitative et la diversification des profils de l’analyse qualitative, conditions essentielles de la robustesse et de la fiabilité de l’analyse. Dans cette optique, l’attention a été portée en particulier sur le plan d’échantillonnage ainsi que les méthodes de passation des questionnaires et de gestion des entretiens.

L’étude se donne pour objectif de décrire, d’analyser et de donner des clés de compréhension des enjeux quant à son objet d’étude.

[1] Les focus groups sont des entretiens collectifs par groupes de discussion. Cette méthode se fonde sur « l’idée que perception d’une pluralité de points de vue, voire d’oppositions, incite les participants à développer la leur » (LEFÉBURE, Pierre, (2011), « Les apports des entretiens collectifs à l’analyse des raisonnements politiques. Composition des groupes et dynamiques discursives », in Revue française de science politique, Vol. 61, n°2011/3, p. 400). Elle est donc particulièrement indiquée pour inviter les usagers à développer leurs grilles d’interprétation.