Secrétariat d’instruction

eTat des lieux des Plaintes
en 2021

Chaque année, c’est le SI qui a le nez dans les chiffres des plaintes. Que peut-on dire pour l’année 2021 ? 

Cette année, nous constatons une baisse assez significative du nombre de plaintes, avec un taux de recevabilité stable. En effet on passe de 226 plaintes en 2020 à 128 en 2021. Le taux de recevabilité reste aux environs de 60%.

Nous ne nous expliquons pas la baisse du nombre de plaintes.

Peut-on relever des grandes tendances en matière de préoccupation des publics ces dernières années ?

En 2021, les plaintes concernaient, dans l’ordre décroissant, la protection des mineurs, l’information et les discriminations. En 2020, l’information, les discriminations et la protection des mineurs. En 2019, c’étaient la communication commerciale, la dignité humaine et la protection des mineurs.

On le voit, chaque année a ses tendances mais un élément se retrouve systématiquement dans le top 3 des préoccupations : la protection des mineurs.

Pensez-vous que les crises que nous traversons ont un impact sur les attentes des publics en matière de médias ? 

Ma réponse ne se rapporte pas uniquement à l’année 2021 et englobe également la tendance observée dès le début de la crise, en 2020.

On a clairement vu un nombre croissant de plaintes spécifiquement liées à a la pandémie. Les plaintes dénonçaient souvent le traitement journalistique par les médias et principalement les journaux télévisés. Nous avons classé sans suite ces plaintes ou les avons déclarées irrecevables, les questions touchant tantôt aux missions de service public de la RTBF, tantôt au traitement journalistique, tel que le choix des invités sur le plateau.

Ainsi, si la plupart des plaintes en lien avec la pandémie ont dénoncé la place trop ténue voire inexistante selon les plaignants, donnée aux personnes qui par exemple s’opposaient à la vaccination, certaines plaintes au contraire relevaient le manque d’engagement des médias pour soutenir l’action du Gouvernement.

En somme, sans surprise, les plaintes ont reflété les divergences de vues parfois profondes que suscitaient l’ensemble des mesures et considérations relatives au COVID19.

Il y a donc bien un impact sur les attentes des publics, qui par leurs plaintes, ont montré qu’ils attendaient des médias qu’ils prennent une part de responsabilité.

Quels sont les grands dossiers que vous retenez de l’année 2021 ?

Comme je l’ai dit plus haut, les préoccupations des citoyens se rapportent très souvent à la protection des mineurs. Cela se traduit par les dossiers qui ont fait l’objet d’une instruction et d’une notification de griefs par le Collège d’autorisation et de contrôle : ils se rapportaient à la bande-annonce d’un documentaire sur la prise du Capitole, une série télévisuelle et un jeu radiophonique. Ces trois dossiers illustrent différents aspects de la protection des mineurs : images violentes et images à caractère sexuel diffusées à des moments inappropriés ou encore risque d’imitation de comportements dangereux.

Un autre dossier important en 2021 concerne la question de l’égalité entre les femmes et les hommes. Ce dossier a permis de mettre en avant les risques liés à la banalisation et à la perpétuation des stéréotypes, le rôle et la responsabilité de chacun, mais surtout des médias et des autorités, dans la lutte contre les violences faites aux femmes. En l’occurrence, il s’agissait d’un débat posé de manière erronée relatif à un soi-disant devoir conjugal induit par la loi. Des affirmations inexactes et répétées en ce sens ont pour effet de perpétuer des croyances lourdes de conséquences.

A côté de ces questions en lien avec des valeurs fondamentales, le CSA s’occupe évidemment aussi du paysage audiovisuel. Ainsi, il a infligé une amende importante à un éditeur de service qui a omis de se déclarer.