Le Baromètre Egalité-Diversité en Radio  

Le 4 mars 2021, le CSA a publié les résultats d’un double Baromètre consacré à la radio. Le premier volume dresse un état des lieux de l’égalité et de la diversité dans les programmes des services radiophoniques à la lumière des critères de genre, d’origine, d’âge, de catégorie socio-professionnelle et de handicap. Le deuxième volume se penche, quant à lui, sur la représentation des femmes et des hommes au sein de la communication commerciale diffusée en radio. Une première pour le CSA dont les précédents Baromètres de l’égalité et de la diversité étaient dédiés aux programmes et à la communication commerciale en télévision.   

 

Echantillons analysés : 
Baromètre des programmes  Baromètre de la communication commerciale 
L’étude porte sur dix services radiophoniques : les radios de la RTBF et les radios privées en réseau à couverture communautaire et urbaine.   

 

L’échantillon s’étend sur 7 jours consécutifs, répartis sur deux semaines : du mercredi 4 au mardi 10 septembre 2019. Les heures de grande audience radiophonique ont été intégrées à l’analyse : 6h–10h en semaine et 10h–14h le week-end.   

 

11074 intervenant.e.s et 2287 titres musicaux ont été étudiés.   

L’étude porte sur dix services radiophoniques : les radios de la RTBF et les radios privées en réseau à couverture communautaire et urbaine.   

 

L’échantillon porte sur 4 dates réparties en mai et juin 2019 (samedi 11 mai, mardi 11 juin, jeudi 20 juin et dimanche 16 juin), aux heures de grande audience radiophonique (6h–10h en semaine et 10h–14h le week-end).   

 

 

2555 spots publicitaires ont été écoutés. 514 communications commerciales (hors rediffusions) ont été encodées. Cela représente un total de 1009 intervenant.e.s.   

 

 

 

En matière de communication commerciale, l’étude montre que la publicité tend aujourd’hui encore à assigner des rôles différents aux personnages selon qu’il s’agit d’hommes ou de femmes. Elle souligne également la permanence de certaines représentations stéréotypées. Aussi, il s’agit selon le CSA de poursuivre les efforts et de consolider les initiatives déjà mises en place.  

 

Du point de vue des programmes, si l’on relève des spécificités propres à la radio, de nombreuses tendances rejoignent celles identifiées dans les précédents Baromètres des services télévisuels. Les modes de consommation étudiés changent mais les mécanismes semblent se répéter. Autant d’indicateurs qui ont conduit le CSA à interpeller les acteurs du secteur sur l’urgence de mener des actions concrètes. Dans cette perspective, le CSA a formulé une série de recommandations adressées aux éditeurs de services de médias audiovisuels et aux pouvoirs publics : https://www.csa.be/egalitediversite/barometres-2019-recommandations/ 

   

Le Baromètre des programmes 

 

 

Parmi les constats établis au cours de la réalisation du Baromètre des programmes on constate :   

 

  • Une sous-représentation des femmes  

 Les femmes représentent 36,26 % des intervenant.e.s recensé.e.s au sein des programmes des matinales radiophoniques, les hommes 63,69%, les personnes transgenres, travesties ou à l’identité/expression non-binaire 0,05% (hors groupes mixtes). Les femmes sont dès lors sous-représentées par rapport à la réalité sociale. Cette sous-représentation des femmes est un constat que nous formulons dans tous les Baromètres. A titre de comparaison, le dernier Baromètre des services télévisuels (2017) recensait 34,33 % de femmes.   

 

  • Les femmes inégalement réparties au sein des séquences  

 Lorsqu’on analyse la proportion de femmes et d’hommes dans les différentes séquences qui composent les émissions on voit que les séquences qui laissent le plus de place aux femmes sont : les « interactions avec les auditeur.rice.s » (interactions indirectes – c’est-à-dire via les réseaux sociaux ou messageries – 55,40 % et les interactions directes 43,45%), les « habillages d’antenne » tels que les voix de jingles (43,93 %), les « titres, flashs infos » (42,12 %), les « infos insolites » (40,67 %), les « infos service » (40,37 %) et les « jeux concours (38,13 %).   

 

En revanche, les séquences qui laissent le moins de place aux femmes sont : l’« entretien/interview » (26,01 %), les « chroniques relatives à l’actualité » (25,09 %), le « documentaire » (23,30 %) ou encore les « chroniques ou capsules humoristiques » (25,38 %), pour reprendre les séquences les plus fréquentes.   

 

  • Des rôles médiatiques majoritairement masculins  

 A une exception près tous les rôles médiatiques sont majoritairement masculins.   

 

S’agissant du rôle d’expert.e, on relèvera que les femmes sont un peu plus nombreuses en radio (26,03%) qu’en télévision (20,56 % dans le Baromètre 2017) dans ce rôle. C’est l’inverse pour le rôle de journaliste/animateur.trice/chroniqueur.euse : on recense 38,29 % de femmes en radio, pour 43,25 % dans le Baromètre 2017 des services télévisuels.   

 

  • Les personnes issues de la diversité sous-représentées  

Si l’on inclut les groupes, 15,05 % des intervenant.e.s sont perçu.e.s comme étant issu.e.s de la diversité. Cette proportion descend à 12,73 % si l’on exclut les groupes. 

Dans le Baromètre des services télévisuels de 2017, on recensait 14,4 % d’intervenant.e.s perçu.e.s comme issu.e.s de la diversité. Il convient toutefois d’être prudent.e.s dans les comparaisons opérées avec l’analyse des services télévisuels car les méthodes d’encodage de la diversité diffèrent quelque peu. 

 

  • La diversité : artistes, sportif.ve.s et actualité internationale  

La diversité apparaît dans essentiellement dans trois sphères de représentation :  

  • Les sportif.ve.s professionnel.le.s : dans les sujets relatifs à l’actualité sportive, 53,80 % des intervenant.e.s sont perçu.e.s comme étant issu.e.s de la diversité. Le sport est d’ailleurs la seule thématique dans laquelle les personnes issues de la diversité sont majoritaires ;  
  • Les artistes internationaux, dont les stars de la chanson : c’est dans le rôle d’interprète musical que les personnes perçues comme étant issues de la diversité sont les plus nombreuses ; 
  • L’actualité internationale : dans l’information, ce sont toujours les sujets internationaux qui témoignent de la plus grande diversité des origines.  

 

  •  Les catégories socio-professionnelles : prééminence du monde médiatique, artistique, sportif et politique  

 Le monde médiatique, artistique, sportif voire du show business constitue plus des 2/3 des représentations professionnelles à l’antenne (69,63 %). Si l’on y ajoute le monde politique, ces catégories socio-professionnelles représentent plus de huit intervenant.e.s sur dix encodé.e.s (83,34 %).   

 

  • La représentation des personnes en situation de handicap  

 Les personnes en situation de handicap représentent 0,37 % des intervenant.e.s. Elles sont toujours plus fréquemment passives à l’antenne que les personnes qui ne sont pas perçues comme étant en situation de handicap et dans des rôles liés au témoignage ou à l’expérience personnelle (vox populi).   

  • Musique : des voix masculines prépondérantes  

Enfin, l’analyse des titres musicaux met en exergue une nette sous-représentation des artistes féminines dans les programmations musicales des matinales radio. En effet, 63,89 % des interprètes/artistes recensé.e.s sont des hommes, 19,26 % des femmes, 16,28 % des groupes mixtes et  0,57 % des artistes à l’identité/expression de genre non-binaire. 

 

Le Baromètre de la communication commerciale 

 

Parmi les constats établis au cours de la réalisation du Baromètre des communications commerciales on constate :   

 

  • Une sous-représentation des femmes :  

59,05 % des intervenant.e.s des communications commerciales sont des hommes et 40,95 % sont des femmes. Les femmes sont donc sous-représentées dans la communication commerciale par rapport à la réalité sociale (51 % dans la population belge). Il s’agit par ailleurs d’un écart plus marqué que celui mis en exergue dans le Baromètre 2017 de la communication commerciale en télévision. On y dénombrait 52,58 % d’hommes et 47,42 % de femmes.   

 

  • Des différences quantitatives mais surtout qualitatives entre les hommes et les femmes  

 

 S’il y a des différences quantitatives, ce sont surtout d’importantes différences qualitatives qui s’opèrent dans la représentation des hommes et des femmes, à l’instar de ce que nous avions déjà observé en télévision. Ces différences apparaissent dans les actions ou occupations attribuées aux intervenants masculins et féminins, dans les rôles narratifs qu’ils occupent (narrateur, interprète d’un slogan…), dans les champs lexicaux auxquels ils sont associés, dans les registres de voix qu’ils endossent, dans les types de produits auxquels ils sont associés ou encore dans la manière qu’ils ont d’assumer des rôles parentaux. Enfin, non seulement les femmes sont plus largement associées à des stéréotypes de genre que les hommes, mais en outre les stéréotypes féminins tendent souvent (mais pas systématiquement) à être moins valorisants que les stéréotypes masculins. Ils enferment les femmes dans un spectre de représentations plus limité et moins inspirant que celui des hommes.   

 

Ainsi, les hommes sont majoritaires par rapport aux femmes dans le rôle de narrateur qui incarne l’autorité, la persuasion et la voix de l’expertise. Les hommes sont par ailleurs présents dans des registres de voix beaucoup plus nombreux et diversifiés que les femmes. Les trois seuls registres de voix dans lesquels les femmes dominent sont les voix chantées, les voix douces / chuchotées / sensuelles et les voix liées au stress et à l’émotion. Plus nombreuses que les hommes à être représentées en couple et en tant que parent, les femmes sont davantage représentées sous l’angle des responsabilités domestiques ou familiales que les hommes, qui sont eux davantage mis en scène dans des activités de loisir en famille. Les femmes sont par ailleurs davantage présentées dans des activités relationnelles (sociabilité, soin, donner ou recevoir de l’aide, des conseils, un service) que les hommes. Enfin, du point de vue des types de produits, les hommes sont plus présents que les femmes dans la majorité des catégories de produits, à l’exception de deux catégories où les personnages féminins dominent à savoir : les produits de soin et de beauté et la mode.   

 

Communication sur le Baromètre :  

 

  • Une conférence en ligne a été organisée le 4 mars 2021 en vue de présenter les résultats. 

On y trouve les études complètes mais aussi les synthèses, les recommandations du Collège d’autorisation et de contrôle du CSA ou encore des infographies sur les chiffres.  

  • La Collection « Diversité & Egalité » a été mise en place. Il s’agit d’une collection dédiée aux études et recherches du CSA qui analysent et questionnent l’égalité et la diversité dans les médias de la Fédération Wallonie-Bruxelles : https://www.csa.be/egalitediversite/ 
  • Un numéro du webzine « Régulation » intitulé « La diversité dans nos médias : quelles pistes pour des évolutions concrètes ? » a été proposé. Pour accompagner les constats et les recommandations du CSA liés au Baromètre en radio, regulation.be a donné la parole à des experts et des expertes provenant d’horizons variés.   

https://regulation.be/category/barometre-radio/ 

 


 

La Lettre Académique

 

En octobre 2021, Le CSA a lancé sa Lettre académique, une newsletter trimestrielle à destination des étudiant.e..s, chercheur.euse.s ou enseignant.e.s. Cette newsletter présente les ressources que le CSA met à la disposition du secteur académique pour étudier les médias audiovisuels et leur régulation et apporte des éléments d’information sur l’actualité de la recherche relative à ces thématiques.  

A cet effet, on retrouve différents contenus dans la Lettre académique : présentation des modules de formation à l’égalité proposés par le CSA aux acteurs académiques et des différentes expertises disponibles au sein du CSA, présentation du Prix du mémoire, état des publications portant sur les médias audiovisuels et sur la régulation. En effet, chaque trimestre, la Lettre académique établit une veille des dernières publications de revues scientifiques francophones en lien avec les médias audiovisuels et la régulation ainsi que deux recensions d’ouvrages publiés récemment dans des disciplines scientifiques variées et qui contribuent à la compréhension des enjeux de l’audiovisuel. 

Lien : https://www.csa.be/la-lettre-academique/ 

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Des modules de formation à l’Egalité  

Le CSA propose une offre variée de formations et d’interventions thématiques sur les différentes matières de la régulation. Au cours de l’année 2021, des modules de formation dédiés à l’égalité de genre ont été élaborés.  

Le CSA a développé ces modules afin de contribuer au renforcement de la formation des futur.e.s professionnel.le.s des médias et du cinéma sur la représentation des genres et les stéréotypes de genre à l’écran. 

Les modules sont pensés en fonction des publics différenciés d’étudiant.e.s : étudiant.e.s en publicité, étudiant.e.s en journalisme et communication, étudiant.e.s dans les filières artistiques et de l’audiovisuel. Les modules proposent une formation complète qui aborde à la fois le cadre théorique et conceptuel, le cadre juridique et l’activité régulatoire du CSA, les travaux de recherche mais aussi les exemples de pratiques et ressources à disposition des étudiant.e.s. Ces modules allient simultanément cadre théorique et exercices pratiques. Pour chacun de ces modules, le cadre théorique, les cas pratiques et les exercices ont été adaptés au public visé. Les formations du CSA fournissent des outils pratiques immédiatement mobilisables par les étudiant.e.s dans leurs parcours d’apprentissage et dans leur future vie professionnelle. Enfin, l’offre est, dans une certaine mesure, personnalisable en fonction des demandes des professeur.e.s.  

Mme Marie Vanoost a travaillé à l’élaboration de ces modules de mai à juillet 2021. Ces modules ont bénéficié d’un soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles. 

Les travaux du CSA en matière d’égalité et de diversité ont été présentés dans différents cours à l’ULB, UCLouvain et à l’IHECS. 

Lien : https://www.csa.be/modules-de-formation-du-csa/ 

 

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Baromètre des services télévisuels 2021 

Les travaux d’encodage de la cinquième édition du Baromètre des services télévisuels ont été lancés en septembre 2021. L’objectif est d’examiner une semaine complète de programmes télévisuels des services actifs en Fédération Wallonie-Bruxelles à la lumière des critères de genre, d’origine, d’âge, de catégorie socio-professionnelle et de handicap. Pour cela, le département Etudes et Recherches a fait appel à trois chercheur.e.s : Yasmina Ghanim, Léna Ngouebeng et David Salque.  

 

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Remise du Prix du mémoire 2020 

 

Le CSA a remis son treizième prix du mémoire à Kévin Carillon pour son mémoire de Master en sociologie intitulé : « La RTBF et la problématique de la ‘’gestion des données’’. Une analyse des réseaux sociotechniques impliqués dans la collecte, le stockage et le traitement des mégadonnées » (ULB – année académique 2019-2020).  

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Etude MAP 

Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel a démarré en 2021 la deuxième édition de son étude « MAP : Médias : Attitudes et Perceptions » consacrée aux modes de consommation des services de médias audiovisuels en Fédération Wallonie-Bruxelles. 

L’étude « MAP », menée en étroite collaboration par l’unité D&O et le service Etudes et recherches, a pour ambition de proposer une analyse scientifique détaillée des habitudes de consommation de la population et des motifs qui les sous-tendent. 

Comment les Belges francophones consomment-ils les médias ? Comment regardent-ils la télévision, la VOD payante et la VOD gratuite ? Utilisent-ils leur smartphone en même temps que la télévision ? Dans quels contextes choisissent-ils de regarder un média ? 

MAP 2022 se concentrera sur le volet quantitatif de l’étude et aura pour objectif d’analyser s’il y a (ou non) des évolutions dans les comportements des consommateurs de médias audiovisuels. 

En savoir plus sur « Médias : Attitudes et Perceptions » (MAP)