L’intersectionnalité en bref

Croisement de plusieurs variables entre elles (intersectionnalité)

L’une des approches du Baromètre consiste à croiser plusieurs variables entre elles afin de mesurer la portée de l’intersectionnalité sur la représentation des personnes à l’écran. L’intersectionnalité désigne : « un processus qui s’inscrit dans un rapport de domination, par lequel un individu fait l’objet de discriminations multiples et simultanées fondées sur plusieurs caractéristiques de son identité. La combinaison de ces caractéristiques ne peut être comprise comme une addition de plusieurs formes de discrimination mais donne lieu à une expérience spécifique et amplifiée de discrimination »[1] 

 On constate ainsi que certains phénomènes, tels que la tendance au jeunisme ou l’invisibilisation de certaines catégories comme l’origine ou le handicap, se renforcent lorsque l’on associe plusieurs variables entre elles. 

 Parmi les différents croisements de variables que nous avons opérés, nous présentons ici les constats les plus significatifs entre 2011 et 2021 :   

 Au cours des dix dernières années, quelle que soit l’édition du Baromètre, les femmes sont proportionnellement plus nombreuses que les hommes dans les catégories les plus jeunes. Plus les femmes sont jeunes, plus elles sont représentées à l’écran, là où les hommes bénéficient d’une représentation plus large en termes d’âge.  (Slide 1)

 Entre 2011 et 2021, on constate que les hommes perçus comme issus de la diversité sont proportionnellement toujours plus nombreux que les femmes perçues comme issues de la diversité quelle que soit l’édition du Baromètre.    

 En 2021, les hommes sont majoritaires dans chacune des catégories socio-professionnelles, à l’exception des retraité.e.s. En 2021, les catégories socio-professionnelles supérieures recensent près de 2/3 d’hommes (63,88 %) pour 36,12 % de femmes. La proportion des inactives au sens large parmi les femmes de l’échantillon est significativement supérieure (16,69 %) à la proportion des inactifs parmi les hommes de l’échantillon (9,48 %).    

 En 2021, 61,95 % des personnes perçues comme étant en situation de handicap sont des hommes et 38,05 % sont des femmes. Entre 2017 et 2021, on constate une diminution de la représentation des hommes et des femmes perçu.e.s comme étant en situation de handicap. En moyenne 2 personnes sur 3 perçues comme étant en situation de handicap sont des hommes.   

 A l’écran, en 2021, 3 personnes sur 4 perçues comme issues de la diversité ont moins de 34 ans, tandis que c’est le cas de moins de 2 personnes sur 4 pour les personnes perçues comme blanches. On peut donc en conclure, qu’une personne qui cumule un âge supérieur à 34 ans et est perçue comme issue de la diversité voit ses possibilités d’être représentée à l’écran considérablement amoindries. (Slide 2) 

 Entre 2011 et 2021, les trois catégories d’âge les plus jeunes connaissent une augmentation des intervenant.e.s perçu.e.s comme étant issu.e.s de la diversité. Les dix dernières années ont été le théâtre d’une invisibilisation médiatique progressive des personnes perçues comme issues de la diversité et âgées de 35 ans et plus au profit des personnes les plus jeunes parmi les personnes perçues comme étant issues de la diversité.   

 En 2021, nous constatons que les personnes perçues comme blanches (55,16 %) sont 20 % plus nombreuses au sein des catégories socio-professionnelles supérieures que les personnes perçues comme issues de la diversité (35,73 %) (Slide 3). On constate que les personnes perçues comme issues de la diversité ont diminué dans les catégories socioprofessionnelles supérieures (-8,23 %) entre 2011 et 2021. Deux CSP se distinguent par l’augmentation de la proportion de personnes perçues comme issues de la diversité, à savoir les sportif.ve.s  (+19,46 % entre 2012 et 2021) et les inactif.ve.s au sens large (+0,35 %).   

 Nous constatons que sur la totalité des personnes perçues comme étant en situation de handicap durant les dix années du Baromètre, 4 personnes sur 10 appartiennent aux personnes inactives au sens large (40 %), 2 personnes sur 10 apparaissent ensuite dans la catégorie sportif.ve.s. (20 %). Nous constatons que les intervenant.e.s perçu.e.s en situation de handicap n’échappent pas au processus de rajeunissement de l’ensemble des personnes représentées à l’écran. Les personnes perçues comme étant en situation de handicap et âgées de 65 ans et plus subissent une diminution radicale : passant de 30,30 % des personnes perçues comme étant en situation de handicap en 2011 à 8,71 % de ces personnes en 2021 : -21,59 %.   

[1] CSA, Code sur les publicités sexistes, hypersexualisées et véhiculant des stéréotypes de genre, 14 juillet 2022.