L’origine 

     

     

    La proportion des personnes perçues comme issues de la diversité diminue dans la plupart des programmes 

     

    Depuis 2011, le CSA pointe le manque de visibilité des personnes perçues comme issues de la diversité dans les différents programmes audiovisuels. Un constat qui ne fait pas exception dans les chiffres du dernier baromètre (Slide 1). Cette faible représentation est une constante au fil des Baromètres et n’a que très légèrement augmenté entre 2011 et 2021 (+1,05 %), et connait une diminution depuis 2013. Lors du dernier Baromètre, 11.31 % de l’ensemble des intervenant.e.s observé.e.s dans les programmes sont perçu.e.s comme étant issu.e.s de la diversité, c’est une diminution de 1,19% par rapport à 2017 (échantillon commun). Cette diminution touche la majorité des programmes depuis 10 ans, avec certaines baisses significatives (-17,78 % dans la fiction et -10,35 % dans le divertissement (Slide 2).  

    En termes de rôles médiatiques, les personnes perçues comme issues de la diversité occupent principalement des rôles dans le registre du pathos et de l’affect. Elles sont essentiellement présentes dans des programmes tels que le sport, les magazines-documentaires et l’information. Au sein des programmes d’information, près de la moitié des personnes perçues comme issues de la diversité – (41,16 %) s’incarnent dans des sujets qui relèvent de l’actualité internationale. En termes de rôles médiatiques en 2021, les rôles les plus prestigieux sont ceux où la proportion d’intervenant.e.s perçu.e.s comme issu.e.s de la diversité est la plus faible., On observe toutefois depuis 2011, une augmentation de leur présence dans certains rôles (+2,28 % dans le rôle de porte-parole depuis 2011 pour atteindre 6,11% de la totalité des porte-parole en 2021 et +3,19 % dans le rôle de journaliste-animateur.trice depuis 2011 pour atteindre 5,66 % de la totalité des journalistes-animateur.trice.s en 2021) (Slide 3). 

    Enfin, lorsque l’on croise l’origine avec d’autres variables de l’égalité et de la diversité, on remarque que les constats du Baromètre se renforcent. Par exemple, en croisant origine et catégorie socio-professionnelle, on observe, durant ces dix dernières années, que les personnes perçues comme issues de la diversité diminuent parmi les CSP+ (-8,03 %) et augmentent dans d’autres (+18,5 % pour les sportif.ve.s professionnel.le.s). Enfin, en 2021, au sein des CSP+, on constate que la proportion de personnes non perçues comme issues de la diversité est 20 % plus élevée que celle des personnes perçues comme issues de la diversité.  

    Synthèse des principaux résultats

    Concernant la représentation en termes d’origine perçue, nous dressons les constats suivants :  

    • En 2021, les intervenant.e.s perçu.e.s comme issu.e.s de la diversité représentent 11,31 % de la totalité des intervenant.e.s. Pour comparaison, en 2021 Statbel enregistrait 20,1 % de Belges d’origine étrangère2 et 12,6 % de non-Belges soit au total 32,7 % de Belges pouvaient potentiellement être perçu.e.s comme issu.e.s de la diversité. Néanmoins, il faut saisir ces données avec précaution dans la mesure où les données concernant l’origine au sein du Baromètre et celles de Statbel ne relèvent pas exactement de la même réalité. Ainsi, dans le Baromètre nous nous fondons sur l’origine perçue tandis que Statbel distingue les Belges d’origine belge des deux autres catégories : Belges d’origine étrangère et non-Belges selon des critères spécifiques3. La proportion d’intervenant.e.s perçu.e.s comme issu.e.s de la diversité a diminué de 1,19 % par rapport à 2017 (échantillon commun). Entre 2011 et 2021, nous avons observé une très légère augmentation des personnes perçues comme issues de la diversité à l’écran (+1,05 %). 

    • En termes de programmes, en 2021, le sport est le programme qui réunit proportionnellement le plus de personnes perçues comme issues de la diversité tandis que la fiction, le divertissement et les autres émissions sont les programmes où on relève le moins de diversité. En effet, 19,62 % des individus encodés dans les programmes de sport sont perçus comme issus de la diversité. Les intervenant.e.s perçu.e.s comme issu.e.s de la diversité représentent 7,74 % du total des individus encodés dans la fiction, 6,85 % dans le divertissement, et 5,14 % pour les autres émissions.Entre 2011 et 2021, dans la majorité des catégories de programmes, la proportion de personnes perçues comme issues de la diversité a diminué. Cette diminution se traduit ainsi : magazines-documentaires (-0,42 %), fiction (-17,78 %), divertissement (-10,35 %), même si elle a augmenté dans deux catégories : sport (+0,35 %) et les programmes courts (+5,07 %). 

    • En termes de rôles médiatiques, en 2021, les rôles les plus prestigieux sont ceux où la proportion d’intervenant.e.s perçu.e.s comme issu.e.s de la diversité est la plus faible : journaliste-animateur.trice (5,66 %), porte-parole (6,11 %) et expert.e (6,38 %). Notons que le rôle de journaliste-animateur.trice est celui dans lequel il y a le moins de diversité des origines en 2021 : 5,66 %, même si nous constatons une légère augmentation de la proportion de personnes perçues comme issues de la diversité (+1,26 % entre 2017 et 2021 sur la base d’un échantillon commun).  Au cours des dix dernières années, quelle que soit l’édition du Baromètre, les personnes perçues comme issues de la diversité sont davantage représentées dans le registre du pathos, de l’affect et de l’exemplification vécue que dans les rôles convoquant le discours critique et l’opinion. 

    • Alors que la présence de personnes perçues comme issues de la diversité connaissait une légère mais constante progression depuis 2011 dans le rôle de porte-parole (3,83 % en 2011, 6,28 % en 2012, 8,28 % en 2013 et 8,70 % en 2017), le Baromètre 2021 marque une diminution significative (-2,59 %) et s’établit légèrement en dessous du niveau de 2012.  Dans le rôle d’expert.e, la proportion de personnes perçues comme issues de la diversité a augmenté de 2011 à 2013 (+5,5 %) mais est en diminution constante depuis 2017 (-1,72 %). La proportion de personnes perçues comme issues de la diversité au sein du rôle de vox populi a augmenté entre 2011 et 2021 : +5,10 %. Si elle est en légère diminution entre 2017 et 2021 (-0,77 %), le rôle de vox populi figure parmi les deux rôles médiatiques qui réunissent le plus de personnes perçues comme issues de la diversité en 2021 (18,35 % pour les personnages de fiction et 12,41 % pour le rôle de vox populi).