Conclusions

Depuis 2011, date du premier Baromètre de l’Egalité et de la Diversité dans les médias audiovisuels, le CSA mesure et analyse la manière dont les éditeurs de services télévisuels et radio de la Fédération Wallonie-Bruxelles représentent l’égalité et la diversité, au regard des critères de genre, d’origine, d’âge, de catégories socio-professionnelles et de handicap.  

Au cours de ces dix années, la photographie régulière de ces variables témoigne de peu d’évolution en matière d’égalité et de diversité à l’écran. La seule progression significative porte sur la présence des femmes, tandis que celle d’autres groupes tels que les personnes perçues comme issues de la diversité, les personnes perçues comme étant en situation de handicap, les classes d’âges situées aux extrémités de la pyramide des âges (les plus jeunes et les plus âgées) ainsi que les catégories socio-professionnelles les moins qualifiées et les inactif.ve.s continuent de faire l’objet d’une sous-représentation massive à l’écran.  

Les constats dressés dans cette édition historique sont sans appel : à l’exception des femmes, dont la présence a augmenté à l’écran depuis 2011, les autres variables de la diversité font l’objet d’une très légère progression voire d’une stagnation ou d’un recul. Parmi les autres constats, on observe une tendance générale au jeunisme, avec une prédominance des 19-34 ans et des 35-49 ans, une exigence de jeunesse plus marquée encore chez les femmes. Bien que la présence des femmes ait augmenté sur l’ensemble des programmes depuis 2011, elles restent sous-représentées à l’écran par rapport à leur présence dans la société. Les CSP+ sont majoritaires et leur présence à l’écran est en constante progression depuis 2011. Enfin, la représentation des personnes perçues comme issues de la diversité et celles perçues comme étant en situation de handicap stagne et ces dernières restent cantonnées à des rôles d’arrière-plan. 

Nous pouvons donc en conclure que la publication régulière des Baromètres de l’Egalité et de la Diversité par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et les constats qu’ils dressent ne suffisent pas à influer favorablement sur les représentations des variables de l’égalité et de la diversité à l’écran. Si nous sommes convaincu.e.s de l’utilité de tenir à échéance régulière cette photographie chiffrée des représentations à l’écran, cela ne constitue pas un levier suffisant. L’heure est donc au questionnement : quels leviers activer pour générer un plus grand équilibre des représentations au sein des programmes audiovisuels ? En menant une analyse qualitative des représentations des variables de l’égalité et de la diversité, nous souhaitions sensibiliser les éditeurs sur l’attention à porter non seulement sur la mise en visibilité de l’altérité à l’écran mais aussi sur la nature de ces représentations. Bien conscient.e.s que les médias ne sont pas seuls responsables des représentations que le public se fait du monde qui l’entoure, il reste qu’ils sont partie prenante de ces représentations et ont un rôle décisif à jouer pour élargir le spectre de ces représentations et déconstruire les stéréotypes et assignations en la matière.