Le genre
Le genre sur l’ensemble des programmes
L’analyse a montré que 63,69 % des personnes qui interviennent dans les programmes des matinales radiophoniques sont identifiées comme des hommes, 36,26 % comme des femmes, 0,01 % comme des personnes transgenres, 0,01 % comme des personnes travesties et 0,03 % comme des personnes à l’identité ou l’expression non binaire. Au 1er janvier 2019, les femmes composaient 51 % de la population belge[1]. Elles sont dès lors sous-représentées dans les programmes des services radiophoniques.
Répartition des intervenant.e.s par genre sur l’ensemble des programmes
Cette sous-représentation des femmes est un constat que nous formulons dans tous les Baromètres. A titre de comparaison, le dernier Baromètre des services télévisuels (2017) recensait 65,63 % d’intervenant.e.s identifié.e.s comme des hommes et 34,33 % comme des femmes. On constate donc que la distribution des intervenant.e.s par genre est très similaire en télévision et en radio.
[1] https://statbel.fgov.be/fr/themes/population/structure-de-la-population
Le genre dans les différentes séquences
Lorsqu’on détaille les formats de séquences dans lesquels apparaissent les intervenantes, on voit que les séquences qui laissent le plus de place aux femmes sont : les « titres, flashs infos » (42,12 %), les « infos insolites » (40,67 %), les « jeux concours (38,13 %), les « interactions indirectes avec les auditeur.rice.s » ( 55,40 %), les « habillages d’antenne » (43,93 %), les « infos service » (40,37 %). En revanche, les séquences qui laissent le moins de place aux femmes sont : l’« entretien/interview » (26,01 %), les « chronique relatives à l’actualité » (25,09 %), le « documentaire » (23,30 %) ou encore les « chroniques ou capsules humoristiques » (25,38 %).
Lorsqu’on agrège les données on voit que ce sont les séquences de type « transversal » (relatives à l’animation générale du programme, aux habillages d’antenne, infos service et interactions avec les auditeur.trice.s) qui laissent le plus de places aux intervenantes (43,07%). La proportion de femmes est très similaire dans les séquences relevant de l’information et de l’actualité (JP, flashs infos, chroniques, interviews, débats, agenda, etc. : 32,40 %) et dans celles relevant du divertissement et de l’humour (jeux-concours, capsules humoristiques, billets d’humeur, etc. : 33,69 %).
Le genre dans les rôles médiatiques
Concernant les rôles médiatiques, on constate qu’à une exception près tous les rôles médiatiques sont majoritairement masculins. Les femmes sont en effet plus nombreuses que les hommes au sein d’une seule catégorie de rôle médiatique : celui de candidat.e à un jeu (55,21 % de femmes et 44,79 % d’hommes). Comme nous l’avions souligné dans les Baromètres des services télévisuels 2010-2013, l’identité féminine est plus largement associée à l’univers ludique.
Comme on le voit dans l’analyse des formats de séquences, l’identité des chaînes et des programmes repose assez nettement sur les voix de femmes : elles sont 42,82 % dans les voix d’habillage d’antenne.
S’agissant des registres plus actifs et discursifs, on relèvera les tendances suivantes : on dénombre 38,29 % de femmes et 61,71 % d’hommes dans le rôle de journaliste/animateur.rice/chroniqueur.euse. Les deux rôles médiatiques dans lesquels les femmes sont les moins nombreuses comparativement aux hommes sont ceux d’invité.e politique et d’expert.e. Dans le rôle d’invité.e politique on recense 78,24 % d’hommes pour 21,76 % de femmes. Dans celui d’experte, on identifie 73,97 % d’hommes pour 26,03 % de femmes. En revanche, dans le rôle discursif de vox populi on recense une proportion plus élevée d’intervenantes féminines : elles sont 42,38 %. Ainsi, comme nous l’avions déjà mentionné dans les Baromètres des services télévisuels de 2011 à 2017 : les femmes apparaissent davantage dans les registres discursifs de l’affect, du « pathos » que du « logos ». Elles sont moins sollicitées pour leur discours critique, leur savoir que pour leur expérience personnelle, leur témoignage ou leur avis censé refléter la parole du citoyen ordinaire.
S’agissant du rôle d’experte, on relèvera néanmoins que les femmes sont un peu plus nombreuses en radio qu’en télévision dans ce rôle. On identifie en effet 73,97 % d’hommes pour 26,03 % de femmes dans ce Baromètre des services radiophoniques. La proportion de femmes expertes était de 20,56 % dans le dernier Baromètre des services télévisuels.
Le genre dans l’information
Si l’on se penche sur les intervenant.e.s qui prennent place dans le genre de l’information auxquel.le.s on additionne ceux.celles qui prennent place dans les séquences de « journaux parlés » et « flashs infos » situées dans les magazines, émissions de musique et divertissement, la proportion de femmes sur l’ensemble des sujets d’information est de 36,02 %.
La présence de femmes au sein des sujets d’information reste dès lors largement en sous-représentation : ces chiffres sont encore éloignés de la réalité sociale. On notera que ce chiffre est très similaire à la proportion de femmes observée dans le genre informationnel au sein du Baromètre 2017 des services radiophoniques : 37,28 %.
Lorsqu’elles sont présentées dans le rôle de journaliste (au sein de l’information), les femmes sont davantage au premier plan de la mise en scène de l’information qu’au second plan. Ainsi, dans le rôle de journaliste/animateur.rice principal.e, nous avons identifié 59,36 % de femmes pour 40,64 % d’hommes. En revanche, dans le rôle de journaliste/animateur.rice second.e/chroniqueur.euse, on recense 30,22 % de femmes pour 69,78 % d’hommes. On soulignera néanmoins que les femmes journalistes principales se concentrent essentiellement sur les les « flashs infos » et, dans une moindre mesure les « journaux parlés », tandis que les hommes journalistes principaux se distribuent plus largement dans les différents sous-genres de l’information.
Les titres musicaux
Enfin, l’analyse des titres musicaux met en exergue une nette sous-représentation des artistes féminines dans les programmations musicales des matinales radio.