Le handicap 

    Le handicap est également un critère complexe à appréhender dans l’analyse des services radiophoniques. Sur les 11.074 intervenant.e.s encodé.e.s, 41 d’entre eux.elles ont été mentionné.e.s comme étant en situation de handicap ou sont des personnalités connues en situation de handicap, soit 0,37 %.

    Il est possible qu’un certain nombre d’intervenant.e.s en situation de handicap n’aient pas été perçu.e.s, et donc encodé.e.s, comme tel.le.s car le contexte ne le mentionnait pas ou ne permettait pas de le déduire. En effet, en dehors d’un sujet consacré au handicap, la mention de celui-ci est souvent non pertinente. C’est la limite d’un encodage reposant sur des perceptions externes en radio où il n’y a pas d’images.

    A titre de comparaison, relevons que la proportion de personnes présentant un handicap visible dans le Baromètre des services télévisuels se stabilisait autour de 0,30 % des intervenant.e.s en 2012 et 2013. En 2017, cette proportion avait très légèrement augmenté à 1,48 %, en lien notamment avec des éléments contextuels.

    L’analyse de la distribution des intervenant.e.s perçu.e.s comme étant en situation de handicap dans les différents formats de séquences montre que 31 intervenant.e.s sur 41 (soit 75,60 %) prennent place dans des séquences relavant de l’information et de l’actualité : 16 interviennent dans le « journal parlé », 4 dans « les chroniques relatives à l’actualité », 3 dans les « flashs infos » mais aussi les « entretiens » ainsi que les « reportages » et enfin 2 dans les « infos insolites ».

    Nous constatons que sur les 18 personnes en situation de handicap auxquelles nous avons pu attribuer un rôle médiatique, 15 interviennent dans le rôle médiatique de « vox populi ». Même si les effectifs sont faibles, on remarque que les personnes en situation de handicap sont essentiellement présentes dans des rôles discursifs fondés sur l’affect, l’expérience vécue, voire le « pathos ». À l’inverse, elles sont très largement exclues des rôles d’expert.e.s, de porte-paroles mais aussi de candidat.e.s à un jeu, c’est-à-dire de la parole d’opinion et du discours critique mais aussi du rêve et de l’univers hédoniste. C’est un constat que nous avions déjà dressé dans les différents Baromètres des services télévisuels.

    Enfin, si 50,57 % des personnes qui ne sont pas perçues comme étant en situation de handicap se situent dans un niveau actif de participation – ce sont des personnes qui prennent la parole – c’est seulement le cas de 39,02 % des personnes en situation de handicap (ou 16/41). Les personnes en situation de handicap sont donc plus fréquemment passives à l’antenne. C’est une tendance que nous avons déjà observée dans les différents Baromètres des services télévisuels. En effet, en télévision les personnes perçues comme étant en situation de handicap sont plus fréquemment passives à l’écran que les personnes qui ne sont pas perçues comme étant en situation de handicap.