En raison des mesures actuelles de confinement, la présentation publique du Rapport annuel du CSA n’a pu être organisée. Une version en ligne du Rapport annuel est accessible via le lien suivant : csa.be/ra2019. La remise du prix du CSA est, quant à elle, postposée.

 

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel publie son rapport annuel portant sur l’année 2019. L’occasion pour le CSA de faire le point sur les projets et événements marquants de la période écoulée, mais aussi de monitorer les préoccupations des publics et l’application du cadre réglementaire par les  médias de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Un constat se répète dans le rapport : y compris dans les périodes sensibles, les médias respectent toujours mieux leurs obligations. Une constante que l’on retrouve dans les différents bilans sectoriels et qui se manifeste aussi par une diminution du nombre de plaintes adressées au CSA, notamment pendant les élections. Cette évolution doit cependant être nuancée, puisqu’en 2018 et 2019, le phénomène de « plaintes multiples »,  portant sur le même sujet et constituant un seul dossier, a diminué par rapport à l’année 2017.

 

De manière générale, la diminution du nombre de plaintes « semble se confirmer lorsqu’on analyse la période de confinement actuelle », observe Karim Ibourki, Président du CSA. « On aurait pu assister à une augmentation des plaintes durant la période de confinement, c’est le contraire qui se produit. Nous espérons qu’en 2020, les différents bilans du CSA et l’analyse des actualités du secteur nous permettront de dresser les mêmes constats. »

 

Enfin, l’année 2019 a été marquée par plusieurs événements majeurs au sein du paysage audiovisuel. Parmi eux, les élections fédérales, régionales et européennes du 26 mai, ou encore la mise en place du double plan de fréquences analogique et numérique pour les radios.

 

Préoccupations des publics

 

 

En 2019, 285 plaintes ont été adressées au CSA, soit une légère diminution par rapport à 2018 (-75 plaintes). Cette diminution est un signal encourageant qui témoigne d’une année positive pour les médias en matière de respect des obligations contrôlées par le CSA. Le nombre de dossiers a lui aussi diminué par rapport à l’année précédente : 189 dossiers ont été ouverts sur la base des plaintes en 2019, pour 235 en 2018.

Quelques programmes ont suscité de vives réactions de la part des publics. La diffusion d’un reportage intitulé « Une touriste belge découvre des cadavres sur une plage de Djerba » dans le journal télévisé de RTL-TVi a par exemple provoqué 36 plaintes auprès du CSA. .

 

L’année 2019 a vu les communications commerciales et la dignité humaine placées au cœur des préoccupations des plaignant.e.s. Ces deux thématiques représentent respectivement 18 % et 15 % de l’ensemble des plaintes (recevables et irrecevables).

 

Les plaintes nous renseignent ainsi sur les préoccupations du public mais aussi sur l’actualité des médias et, partant, sur l’état du monde. 2019 a en effet été marquée par la continuation de la crise de la migration d’une part et par l’accentuation du mouvement « Me Too » et de ses conséquences d’autre part. Par ailleurs, la protection des mineurs (12 %) et l’incitation à la haine (11 %) constituent des sujets très importants pour les citoyen.n.es.

 

La télévision, visée par 75 % des plaintes, reste le premier média concerné par l’activité du Secrétariat d’instruction du CSA (57 % en 2018). La radio, qui représentait 27 % des plaintes en 2018, ne représente plus que 12 % de celles-ci en 2019. Les contenus en ligne (internet et réseaux sociaux) représentent, quant à eux, 6 % des plaintes (11 % en 2018).

 

La période du triple scrutin du 26 mai 2019 représentait également un enjeu important pour les médias en matière de régulation. Durant la « période de prudence » – à savoir les trois mois qui précèdent un scrutin – et jusqu’au jour des élections, les éditeurs sont tenus de respecter le règlement relatif aux programmes de radio et de télévision pendant la période électorale « Règlement élections », approuvé par un arrêté du Gouvernement de la Communauté française le 31 janvier 2018.

Le CSA effectue un travail important lors  de cette période : il informe les publics, accompagne les éditeurs et répond à leurs questions, il reçoit et publie l’ensemble de leurs dispositifs électoraux et, tâche essentielle, contrôle la bonne application du Règlement élections par des monitorings et par le traitement des plaintes. Les publics, citoyen.ne.s, militant.e.s ou candidat.e.s, peuvent s’adresser au CSA lorsqu’ils estiment que l’équilibre politique n’est pas respecté, que tou.te.s les candidat.e.s n’ont pas été invité.e.s aux débats électoraux, que les petites listes démocratiques ne sont pas assez visibles ou que des résultats sont révélés avant le délai autorisé.

 

On notera que si tant 2018 que 2019 ont été marquées par des scrutins, les plaintes relatives aux élections sont passées de 19 % à 5 %. Un autre signal encourageant qui témoigne d’une amélioration des pratiques des médias. Forts de l’expérience du traitement des élections communales,  les élections européennes, régionales et fédérales ont suscité moins d’intervention du CSA. .

 

Enfin, la thématique qui a soulevé le plus de questions est la mise en place du plan de fréquences analogique et numérique.

 

Les grandes actualités de la régulation des médias

 

La publication du rapport annuel du CSA est une bonne occasion pour faire le point sur les grands projets et actualités qui ont marqué l’activité régulatoire des médias. Ces derniers sont accessibles dans des thématiques dédiées via notre site en ligne csa.be/ra2019. L’actualité qui fut la plus marquante pour le secteur radiophonique est la mise en œuvre du plan de fréquences en analogique et pour la première fois en numérique. Un nouveau paysage radio est désormais sur les rails avec un enjeu de taille, celui du déploiement de la radio numérique.

 

On notera enfin, parmi les nouveautés importantes, la mise en œuvre du nouveau règlement en matière d’accessibilité des programmes, les enjeux en matière de nouvelles règles de protection des mineurs, la mise en place de trois études importantes, mais aussi le compte-rendu de la première rencontre des Youtubeur.euse.s en Fédération Wallonie-Bruxelles et des repères inspirants, notamment liés au secteur de la distribution.

 

Bonne découverte !