En juin dernier, un téléspectateur s’était plaint auprès du CSA suite à la diffusion, sur La Une (RTBF), d’une bande annonce pour la série « Nurse Jackie » juste avant le journal télévisé de 19h30, qu’il jugeait choquante et en contravention aux dispositions légales relatives à la protection des mineurs.
Les dispositions légales en matière de protection de mineurs sont plus strictes pour les bandes annonces que pour les programmes qu’elles annoncent. Un programme signalisé « -10 » peut être diffusé sans restriction horaire, alors que la bande annonce de ce même programme, même moyennant l’usage de la bonne signalétique et quelle que soit son heure de diffusion, ne peut comporter de scènes susceptibles de nuire à l’épanouissement physique, mental ou moral des mineurs de moins de dix ans. En effet, par leur brièveté, leur absence de générique et leur caractère totalement imprévisible pour le téléspectateur, les bandes annonces – même correctement signalisées – ne laissent pas suffisamment de temps aux parents pour décider d’éloigner leur enfant de l’écran de télévision. La signalétique, dans les bandes annonces, ne peut donc servir qu’à avertir les parents de la nature du programme lui-même et à permettre à ceux-ci de décider s’ils laisseront leurs enfants regarder celui-ci ultérieurement mais pas à protéger les mineurs à l’égard de la bande annonce elle-même.
Dans le cas présent, la RTBF a fait preuve d’un manque de prudence et d’une maladresse certaine. La protection effective des mineurs face aux spots d’autopromotion et aux bandes annonces ne passe pas uniquement par l’heure de diffusion et par le respect des règles de signalétique mais aussi par un contrôle de leur contenu. D’autres extraits moins heurtant et bien plus représentatifs du ton, du contenu et de la qualité de la série auraient tout aussi bien pu être choisis pour l’illustrer.
Toutefois, si ce choix est à tout le moins malheureux, il n’est pas incontestablement de nature à nuire à l’épanouissement des mineurs de moins de dix ans. Par conséquent, le CSA a décidé de ne pas notifier de grief à la RTBF et l’invite néanmoins à faire preuve de plus prudence, à l’avenir, dans la réalisation de ses spots d’autopromotion.