Le Collège d’avis du CSA publie une charte relative à la qualité des mesures d’accessibilité à destination des personnes en situation de déficience sensorielle ainsi qu’un guide des bonnes pratiques à destination des professionnels de l’audiodescription. Il s’agit d’une étape importante dans le processus de transition du paysage audiovisuel de la Fédération Wallonie Bruxelles vers une meilleure accessibilité des programmes. Lors de l’adoption du nouveau « Règlement accessibilité » par le Collège d’avis le 17 juillet 2018, le CSA avait souligné sa détermination à accompagner les parties prenantes dans la mise en œuvre du Règlement, celle-ci s’échelonnera sur une durée de cinq ans à compter de son entrée en vigueur le 1er janvier 2019.
De mars à septembre 2019, le CSA a donc accompagné cinq groupes de suivi réunissant les éditeurs, les distributeurs mais aussi des représentants d’associations de défense des droits des personnes en situation de déficience sensorielle, autour de l’enjeu de la qualité des sous-titrages adaptés, des audiodescriptions et des interprétations en langue des signes devant être proposés en Fédération Wallonie-Bruxelles. En effet, le Règlement prévoit des obligations quantitatives ambitieuses qu’il convient d’associer à des standards de qualité afin de garantir une expérience équivalente à tous les publics. Cette collaboration a rendu possible la rédaction consensuelle de cette charte dont l’objectif est d’encadrer le travail des éditeurs dans la production et l’acquisition des pistes d’accessibilité qui sont associées aux programmes.
Ces rencontres ont révélé la volonté du secteur d’améliorer l’accessibilité des programmes en faveur des personnes en situation de déficience sensorielle.
Une Charte relative à la qualité des mesures d’accessibilité
La charte de qualité adoptée par le Collège d’avis le 26 novembre 2019 comporte une série de recommandations adressées aux éditeurs de services télévisuels linéaires distribués sur plateforme de distribution fermée qui relèvent de la compétence de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ainsi qu’aux éditeurs de services télévisuels non linéaires, distribués sur plateforme de distribution tant ouverte que fermée. Les éditeurs concernés sont invités à mettre tout en œuvre pour respecter la charte. Ces critères de qualité feront l’objet d’un contrôle par le CSA. Dès lors, la charte se concentre sur des critères de qualité « objectivables ».
La charte inclut des recommandations concernant trois techniques d’accessibilité des programmes aux personnes en situation de déficience sensorielle : la qualité du sous-titrage et la qualité de l’interprétation en langue des signes à destination des personnes en situation de déficience auditive, ainsi que la qualité de l’audiodescription à destination des personnes en situation de déficience visuelle. Les critères de qualité propres au sous-titrage, dont les obligations quantitatives prévues par le Règlement sont plus conséquentes, visent autant les programmes « de stock », diffusés en différé, que les programmes diffusés en direct. Cependant, compte tenu des défis techniques imposés par le direct, des recommandations moins exigeantes sont imposées, mais qui pourront être revues à la hausse au regard des éventuels futurs progrès techniques. Les recommandations relatives à la qualité de l’interprétation des programmes en langue des signes visent tous les programmes, qu’ils soient diffusés en direct ou en différé. Enfin, les critères propres à l’audiodescription ne concernent que les fictions et documentaires.
Un guide de bonnes pratiques à destination des professionnels de l’audiodescription
Les différents échanges et notamment les interventions des associations représentatives des personnes en situation de déficience visuelle ont révélé le besoin d’approfondir les directives liées à l’audiodescription. En effet, celle-ci ne se limite pas à un processus technique. Certaines modalités d’écriture et d’enregistrement doivent être mises en place pour garantir le respect de l’œuvre originale, la qualité des descriptions fournies, et la compréhensibilité de l’œuvre audiodécrite.
Le caractère non objectivable d’une série de critères généraux ne se prêtant pas à leur intégration au sein de la charte de qualité adoptée par le Collège d’avis du CSA, ils ont été rassemblés dans un guide de bonnes pratiques à destination des professionnels de l’audiodescription – notamment les auteur.e.s, technicien.ne.s, comédien.ne.s et directeur.trice.s artistiques.
Le Collège d’avis invite les professionnels à s’approprier ces critères, au regard de leurs propres contraintes techniques et artistiques, tant au niveau de la méthodologie d’écriture que durant l’enregistrement de la piste d’audiodescription.
Cet ensemble normatif permet à la Fédération Wallonie-Bruxelles de jouer un rôle moteur en Europe dans la transition vers un paysage audiovisuel plus inclusif.
Le CSA continuera de favoriser le dialogue entre les différents maillons de la chaîne audiovisuelle et le secteur associatif afin d’accompagner la mise en œuvre du nouveau Règlement.