Le CSA a analysé la santé financière des radios privées en réseau en 2022 pour poursuivre sa veille à la suite de la crise sanitaire qui a fortement impacté l’ensemble des médias en 2020.

Avec 14 services radiophoniques différents, les radios privées en réseau représentent à elles seules près de 64% des parts de marché radiophonique. Le secteur radiophonique est concentré puisque plus de 80% des parts de marché sont détenus par trois acteurs (publique et privé): la RTBF (37,35%), NRJ-Nostalgie (24,35%) et RTL (22,91%) selon la dernière vague du CIM en 2022*.

En 2022, le chiffre d’affaires global des radios privées en réseau a poursuivi légèrement la reprise entamée en 2021 (+3M€) restant cependant en deçà des montants de 2018 et 2019 (-3M€).
Deux services se démarquent néanmoins par une progression continue de leur chiffre d’affaires depuis 2018 : Fun Radio et Nostalgie.

Entre 2021 et 2022, 5 éditeurs ont vu leur chiffre d’affaires global progresser : RTL Belgium SA (INADI SA) avec Bel RTL (+5%), Nostalgie Belgique SA avec Nostalgie et Nostalgie + (+7%), NRJ Belgique SA avec NRJ et NRJ + (+9%), RMP SA avec Sud Radio et Sud Radio Belgique (+13,6%) et FM Développement SCRL avec Fun Radio (+26,6%). Les autres subissent soit une légère diminution, soit une baisse de revenus fortement marquée,  : IPM Radio SA avec LN Radio, (-2,7%), RTL Belgium SA (COBELFRA SA) avec Radio Contact (-3,1%), Maximum Média Diffusion SPRL avec Maximum FM (-13,3%), Baffrey-Jauregui SNC avec Antipode (-28,3%) et RMS régie SPRL avec Must FM, devenue Inside Radio (-50,5%).

Le chiffre d’affaires publicitaires global, quant à lui, est en léger recul (-1M€) par rapport à l’exercice précédent et toujours à près de 10 millions de différence par rapport à 2019. Ce constat est préoccupant sachant que les revenus publicitaires sont de loin le premier poste de revenus des radios privées en réseau.

L’inflation et les frais auxquels doivent faire face les éditeurs ont fait bondir leurs dépenses de près de 18 millions d’euros en un an, dont 1 million en frais de personnel malgré un maintien du nombre total d’équivalents temps-plein.

« Bien que certains indicateurs du dernier exercice puissent être encourageants, comme la poursuite de l’augmentation du chiffre d’affaires global, la situation reste préoccupante, car ce gain n’est pas réparti de manière homogène entre les radios et le contexte inflationniste a fait bondir les coûts », résume Jonas Frojmovics, Conseiller économiste au CSA. « Cette hausse des coûts est alarmante pour les radios privées en réseau les plus modestes et les rend moins résilientes face aux potentiels chocs externes », précise-t-il enfin.

Seule l’observation des prochains exercices dont celui de 2023 qui vient de se clôturer pourra confirmer ou non les tendances actuellement constatées et leurs conséquences éventuelles.

(*)CIM: Radios – Sud – Share RAM Septembre 2022 – Décembre 2022