Qu'est-ce qu'on regarde ? étude du CSA

Le CSA publie son étude : “Qu’est-ce qu’on regarde ?”  

 

Dans un contexte où la diversité culturelle est au cœur des préoccupations européennes, le CSA a conduit une étude inédite. Intitulée “Qu’est-ce qu’on regarde”, cette recherche a pour objectif de comprendre les dynamiques d’accès et de choix des contenus sur les plateformes de vidéo à la demande (VOD) locales RTBF Auvio, RTL Play, Sooner, la VOD de VOO et Proximus VOD.  

Les objectifs de cette étude s’inscrivent dans les enjeux plus larges de la visibilité des œuvres locales et européennes sur des interfaces de plus en plus dominées par des géants internationaux. Il s’agissait de comprendre comment les usagers naviguent, choisissent et consomment des contenus audiovisuels dans un environnement VOD, pour nourrir la réflexion sur les leviers qui pourraient renforcer la mise en valeur des productions européennes. En VOD, les catalogues audiovisuels sont soumis à des obligations de quotas contrôlées par le CSA et doivent proposer au moins 30% d’œuvres européennes (la proportion passera à 40% en 2025), dont un tiers d’œuvres audiovisuelles d’initiative belge francophone. Ces oeuvres doivent en outre bénéficier d’une mise en valeur appropriée qui peut prendre la forme de campagnes promotionnelles ou d’une visibilité spécifique dans le catalogue. 

Un constat central émerge de l’étude :  si les utilisateurs et utilisatrices manifestent un intérêt réel pour les contenus européens et belges francophones, ils sont peu susceptibles de les rechercher activement sur les plateformes de VOD de la FWB. Ce paradoxe met en lumière l’enjeu de la mise en valeur des contenus européens et locaux. 

L’étude démontre que les choix de contenus sont influencés par le haut de l’écran de la plateforme, mais sont aussi largement influencés par des facteurs extérieurs à la plateforme : recommandations sociales, contenus vus sur d’autres médias ou encore newsletters. Les interfaces elles-mêmes – bien que souvent alignées esthétiquement avec les standards des grandes plateformes – sont peu explorées activement par les utilisateurs, surtout lorsqu’ils ont déjà une idée précise de ce qu’ils veulent visionner. 

Par ailleurs, la personnalisation reste inégale sur les plateformes belges, avec peu d’options de recherche spécifiques (notamment par pays d’origine), ce qui limite la trouvabilité spontanée. Le comportement des usagers varie aussi selon les générations : les plus jeunes contournent souvent les fonctionnalités des interfaces, tandis que les plus âgés s’y conforment davantage. 

Face à ces constats, l’étude propose des recommandations pour assurer la mise en valeur des contenus européens et locaux au sein des plateformes et en dehors. Elle recommande ainsi notamment de multiplier les dispositifs de mise en valeur de ces contenus dans l’interface et de les concentrer sur la partie directement visible de l’écran. Elle identifie également trois leviers principaux à mobiliser pour renforcer la visibilité des contenus européens et locaux en dehors des plateformes : une présence active sur les réseaux sociaux des plateformes, l’usage stratégique d’autres médias partenaires ou connexes et des newsletters ciblées et engageantes. 

Cette réflexion s’impose comme essentielle pour repenser les stratégies de diffusion culturelle à l’heure du numérique et construire une offre audiovisuelle plus visible, plus accessible, et mieux ancrée dans son territoire.