Le Secrétariat d’instruction du CSA est saisi de 4 plaintes relatives au programme « Mariés au premier regard » diffusé depuis le 12 septembre 2017 sur RTL-TVi. Il s’agit d’un programme de divertissement visant à créer des couples dont la compatibilité est établie sur base de tests, les partenaires ne se rencontrant que le jour de leur mariage.

 

Les plaintes portent pour partie sur le respect de l’éthique et des valeurs du mariage, pour une autre sur la présence de marques dans le programme. Les plaintes visant la seule éthique ont été jugées irrecevables car elles ne soulèvent pas d’enjeu au regard de la législation applicable en Fédération Wallonie-Bruxelles. Une plainte interrogeait également la légalité des mariages prononcés. Sur ce point, il n’appartient pas au CSA de se prononcer, mais il a pris bonne note de l’intention du Ministre de la justice Koen Geens d’interroger les autorités compétentes sur la validité des consentements échangés. S’il devait être considéré que les mariages ainsi conclus sont illégaux, le programme pourrait être examiné sous l’angle de l’article 9,1° du décret coordonné sur les services de médias audiovisuels (« décret SMA ») qui interdit la diffusion de programmes « contraires aux lois ».

 

Certaines plaintes signalent par ailleurs de la « publicité » à l’intérieur même de l’émission et interrogent le CSA sur la légalité de cette pratique. Le Secrétariat d’instruction a notamment constaté la présence visible d’enseignes commerciales correspondant notamment à une boutique de mariage où les candidats viennent choisir leurs tenues de marié.e.s, une bijouterie dans laquelle ils choisissent les alliances, une agence de voyage au guichet de laquelle le couple marié vient retirer ses tickets d’avion pour sa lune de miel, et l’hôtel où il passe sa nuit de noces.

 

En principe, la communication commerciale doit être « aisément identifiable comme telle » et « nettement distincte des autres programmes » (art. 14, §1er du décret SMA). La communication commerciale « clandestine » est par ailleurs interdite, c’est-à-dire la présence intentionnelle de marques dans un programme dans un but publicitaire, risquant d'induire le public en erreur sur sa nature. L’insertion d’un produit, d’un service ou d’une marque est toutefois autorisée depuis 2009 lorsqu’elle répond à la définition et aux conditions du « placement de produit ».

 

S’il est admis d’insérer du placement de produit dans un programme de divertissement comme « Mariés au premier regard », il est par contre obligatoire d’en signaler la présence aux téléspectateurs. Le CSA a ainsi adopté un pictogramme « PP » qui doit apparaitre en début et fin d’un programme contenant du placement de produit, ainsi que lorsqu’il reprend après une interruption publicitaire.

 

N’ayant identifié aucun mécanisme d’information des téléspectateurs quant à la présence éventuelle de placement de produit dans « Mariés au premier regard », le Secrétariat d’instruction a décidé d’ouvrir une instruction.

 

Dans un premier temps, le Secrétariat d’Instruction mènera les investigations nécessaires. Si, à l’issue de ce travail, il conclut qu’une infraction est constituée, il déposera un dossier d’instruction devant le Collège d’autorisation et de contrôle qui décidera de notifier, ou non, un grief à l’éditeur. Dans l’affirmative, le Collège d’autorisation et de contrôle prendra une décision finale sur ce dossier, après avoir entendu les arguments de la chaîne concernée.

 

 

  

 

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