Le CSA a organisé le 16 mai une table ronde sur l’harmonisation du volume sonore entre les programmes et les plages de pubs à laquelle il avait invité l’ensemble des acteurs de l’audiovisuel (télévision, radio, télédistributeurs, régies publicitaires…) et un panel d’experts et de régulateurs étrangers.
Les plaintes des téléspectateurs, qui dénoncent un volume sonore des écrans publicitaires jugé excessif par rapport au reste des programmes, sont récurrentes. Jusqu’à présent, le régulateur, à qui le législateur a confié la mission d’assurer un certain confort d’écoute, ne pouvait apporter de réponse aux plaignants, faute d’outil permettant de mesurer l’augmentation du niveau sonore réellement perçue par les téléspectateurs. En effet, si l’oreille humaine ressent l’intensité sonore des publicités comme plus agressive, en réalité, leur volume sonore (jusqu’ici mesurée en décibels) n’a pas augmenté. Cela est dû à l’utilisation d’une technologie de compression dynamique du son, utilisée pour « gonfler » artificiellement le volume des spots publicitaires notamment. Le niveau des fréquences basses (creux) est ainsi augmenté de façon à atteindre celui des fréquences les plus hautes (pics), ce qui crée un son plus dense et saturé.
L’UER (Union européenne de radiodiffusion), invitée à la table ronde du CSA, a présenté le système et l’unité de mesure qu’elle a mis au point pour mesurer le « loudness » (c’est-à-dire le niveau sonore réellement perçu). L’adoption de cette nouvelle manière de mesurer le signal audio et d’un standard commun (« LU », pour loudness unit) pourrait à nouveau garantir une continuité sonore entre tous les types de programmes, et un réel confort d’écoute.
Christine Kelly, présidente du groupe de travail « Publicité et protection du consommateur » au CSA français, a également présenté l’état d’avancement du dossier en France, et Giulio Votano, représentant le régulateur italien, a témoigné de l’implémentation réussie du système « LU » dans le paysage audiovisuel italien.
Conscient des changements (et de leur impact financier) que l’adoption de cette nouvelle norme impliqueraient pour les acteurs de l’audiovisuel en Communauté française, le CSA a voulu privilégier la sensibilisation et la concertation afin de trouver des pistes concrètes pour réussir cette harmonisation des niveaux sonores, tant attendue par les téléspectateurs.