Le Baromètre est téléchargeable sur www.csa.be/diversite

Le Comité du pilotage du Plan en faveur de la diversité et de l'égalité dans les médias audiovisuels de la Fédération Wallonie-Bruxelles vient de publier les résultats de son 2e Baromètre de l’égalité et de la diversité.

Objectifs et méthode

L’objectif de ce 2èmeBaromètre est de quantifier et d’objectiver l'état de la diversité et de l’égalité sur base de l’analyse approfondie d’une semaine de programmes (production propres et coproductions) de 24 chaînes de télévisions publiques, privées, locales, actives en Fédération Wallonie-Bruxelles[1]. L’échantillon pris en compte s’étend du 31 août au 6 septembre 2011. 1.474 programmes distincts, c'est-à-dire près de 280h de programmes, ont été systématiquement repérés et décrits en fonction du sexe, de l’âge, de l’origine, de la catégorie socioprofessionnelle et/ou du handicap de la personne qui intervient à l’écran. L’encodage ne prend en compte ni le temps de parole, ni la durée d’exposition à l’écran. Seul compte le fait d’apparaître à l’écran. 38.531 intervenants ont été identifiés : 22,89% d’entre eux étaient actifs (on les voit et ils parlent), 69,06% étaient de simples figurants (on les voit mais ils ne parlent pas). S’ajoutent encore 6,35% d’intervenants qui parlent mais que l’on ne voit pas et 1,69% d’intervenants que l’on ne voit pas mais dont on parle. D’autres paramètres destinés à éclairer la représentation ont également été pris en compte : le rôle que joue l’intervenant à l’écran (est-ce un journaliste, un porte-parole, un témoin… ?), l’identification (mention écrite ou orale…), ainsi que des éléments susceptibles d’éclairer le contexte d’apparition de l’intervenant (victime/auteur d’acte répréhensible, sujet en lien ou non avec l’une des catégories d’encodage de la diversité et de l’égalité…). La méthodologie est disponible en annexe de l’étude.

 

Constats et résultats

Les résultats de cette analyse confirment les grandes tendances relevées dans le premier Baromètre et révèlent quelques mouvements. Ceux-ci sont parfois directement liés aux spécificités de l’échantillon d’une année sur l’autre, parfois ils constituent des indices de changements positifs, à encourager et à confirmer.

Le sexe

Malgré une légère progression par rapport au Baromètre 2011, les femmes sont toujours sous-représentées à l’écran (33,5%, 31,41% en 2011), et ce dans tous les genres de programme. Elles continuent à occuper majoritairement des rôles secondaires de figurante ou « vox populi » (témoignage, expérience, quidam) Par contre, elles sont plus nombreuses à endosser un rôle d’experte (25,08% contre 15,35% en 2011), ce qui constitue une progression à encourager et à confirmer.

Moins nombreuses, elles font aussi moins souvent que les hommes l’objet d’une identification lorsqu’elles apparaissent à l’écran. Si l’écart tend à se réduire, le type de mention diffère toujours entre les hommes, plus souvent mentionnés de manière complète (prénom, nom, profession), et les femmes, plus souvent mentionnées par leur simple prénom.

L’origine

Les intervenants identifiés comme non blancs sont peu présents dans l’ensemble des émissions (13,96%). La légère augmentation par rapport au baromètre 2011 (+3,7%) est essentiellement due aux particularités de l’échantillon dans l’information internationale (commémorations du 11 septembre, évènements en Lybie, procès de l’ancien président égyptien Hosni Moubarak). La présence des individus vus comme non blancs reste principalement liée au secteur de la musique (ils sont 63,44% dans les vidéoclips) et du sport (32,47%). Comme dans le précédent baromètre, les rôles les plus importants ou prestigieux sont ceux qui regroupent le moins de personnes vues comme non blanches. On relève toutefois une progression à encourager : elles représentent 6,28% (+2,45% par rapport au Baromètre 2011) des porte-paroles et 6,31% (+3,71%) des experts.

Les intervenants perçus comme non blancs font moins souvent que les autres l’objet d’une identification (mention en banc-titre), et ce de manière encore amplifiée par rapport à 2011. Lorsqu’elle existe, la mention est plus vouent écrite pour les individus vus comme blancs que pour les individus vus comme non blancs. Par contre, le phénomène relevé l’an dernier d’une mention par le simple prénom beaucoup plus fréquente chez les personnes vues comme non blanches que chez celles vues comme blanches tend à s’atténuer, ce qui constitue une progression à encourager et à confirmer.

L’âge

Alors que la proportion des différentes tranches d’âge entre 19 et 49 ans tend à se rapprocher de leur importance dans la population wallonne et bruxelloise, les seniors restent les grands absents du petit écran. Malgré une faible progression (+0,75%) ils ne sont 3,95% en télévision, alors qu’ils représentent en moyenne 15% des wallons et des bruxellois. La présence des plus jeunes est en augmentation par rapport au Baromètre 2011, en lien évident avec la présence de la rentrée des classes dans l’échantillon cette année.

Comme en 2011 quoique dans une moindre mesure, les « +65 « sont sollicités pour évoquer des sujets en relation avec leur âge. Le phénomène est par contre moins marqué pour les plus jeunes qui intervenaient cette année essentiellement dans le cadre de sujets en lien avec la rentrée des classes.

a plupart du temps, ils sont tous de simples figurants.

L’identification des ces jeunes et de ces aînés se distingue à nouveau de celle ayant cours pour les autres catégories d’âge. Ils font moins souvent l’objet d’une mention que les autres, et lorsqu’elle existe cette mention est plus souvent orale.

Les catégories socioprofessionnelles

Comme dans le Baromètre 2011, les catégories supérieures (dirigeants et cadres, professions intellectuelles et scientifiques) sont les plus représentées à l’écran (46,99%) et elles le restent même quand on ne tient pas compte de la présence des professionnels de l’audiovisuel à l’antenne. Cet écran « élitiste » se décline dans tous les genres TV y compris dans le divertissement qui, par essence, fédère tous les publics. Les inactifs, déjà peu présents l’an dernier, sont en recul (14% pour l’ensemble des émissions, 16,14% dans le Baromètre 2011) et la présence des professions peu qualifiées reste anecdotique.

Les identifications suivent la même ligne de partage « socioprofessionnelle » : les mentions écrites sont précises pour les catégories supérieures ; elles le sont beaucoup moins, quand elles existent, pour les catégories les plus basses.

Le handicap

Le handicap demeure un tabou sur les écrans de télévision. Leur quasi absence pointée l’an passé (0,33%) se confirme cette année (0,3%).

 

Ces résultats ont été structurés en deux grandes parties :

  • La première partie du Baromètre présente les grands chiffres de l’étude : qu’en est-il de la diversité et de l’égalité par catégorie de sexe, d’origine, d’âge, de classe socioprofessionnelle et de handicap ?
  • La deuxième partie privilégie trois approches thématiques majeures reprises d’année en année : l’information (le genre de programmes le plus présent), le divertissement (le genre qui par excellence rassemble tous les publics) et les éléments d’identification des intervenants (un mode de caractérisation qui permet d’introduire différentes nuances dans l’analyse).

S’ajoutent des « focus » thématiques signés par des expert-e-s sur des sujets plus spécifiques. Cette année : la rentrée des classes, les expert-e-s, les bandes-annonces et le sport.

 

Plan d’action et comité de pilotage

Ce baromètre constitue un des volets du Plan en faveur de la diversité et de l'égalité dans les médias audiovisuels de la Fédération Wallonie-Bruxelles lancé en mars 2010 par Fadila Laanan, ministre de la Culture, de l'Audiovisuel, de la Santé et de l'Égalité des Chances, qui désignait alors un Comité de pilotage chargé de coordonner ce plan sur trois ans et articulé sur deux axes complémentaires : la publication, chaque automne, d'un panorama des bonnes pratiques, destiné à identifier et à faire la promotion des bonnes pratiques déjà en œuvre dans les médias audiovisuels, et chaque printemps, la parution d’un baromètre, destiné à mesurer, pendant trois ans, l’état de la représentation de la diversité et de l’égalité sur les écrans en Communauté française. Le Comité de pilotage est composé de l’IEFH (Institut pour l’égalité des femmes et des hommes), du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme, de la Fondation Roi Baudouin (qui a cofinancé le lancement du projet), de l’AJP (Association des journalistes professionnels), du ministère de la Communauté française (Direction de l’égalité des chances et Service général de l’audiovisuel et des multimédias), et coordonné par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), également chargé de la mise en œuvre de ce plan.

 

Le Baromètre est téléchargeable sur www.csa.be/diversite



[1]RTBF (La Une), RTBF (La Deux), RTBF (La Trois),RTL-TVi, Plug RTL, Club RTL, AB3, AB4, Liberty TV, Canal Z, Be 1, MTV Belgium, ainsi que les 12 télévisions locales (Antenne Centre, Télé Mons-Borinage, Télésambre, notélé, Canal C, Canal Zoom, TV Com, MaTélé, TV Lux, Télévesdre, RTC Télé-Liège et Télé Bruxelles)