Ce jeudi 13 décembre 2018, le CSA belge s’est officiellement engagé dans un projet de jumelage ambitieux avec son homologue tunisien, la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA). Avec le soutien de l’INA français, le CSA contribuera au renforcement du processus démocratique enclenché en Tunisie depuis la révolution de 2011 dans le secteur des médias. Pour la première fois, une instance constitutionnelle indépendante tunisienne se jumelle avec une institution européenne. « Ce projet est d’une grande importance pour notre institution belge dont l’expertise de régulation est de plus en plus reconnue à l’échelle européenne et internationale, se félicite Karim Ibourki, Président du CSA. Garante de la liberté d’expression et du pluralisme des médias, la HAICA a choisi notre institution pour renforcer ses missions et développer de nouvelles thématiques de régulation à l’intérieur d’un paysage médiatique porteur d’enjeux majeurs pour la société civile tunisienne.

 

Le programme sera entièrement financé par l’Union européenne et sera déployé sur 5 volets étalés durant 21 mois. Des expert.e.s du CSA belge et de l’INA seront affecté.e.s à la mission tout au long du programme. Un investissement conséquent, mais porteur de sens…

 

Le contexte tunisien

 

La HAICA est considérée comme l’un des acquis les plus importants de la révolution tunisienne et un pilier indispensable du processus démocratique en cours. Selon son Président, Nouri Lajmi, cette instance de régulation doit répondre à des enjeux importants dans un contexte post-révolution où la régulation des médias était totalement inexistante avant la création de la HAICA en 2014. Une jeune instance qui a rapidement porté des thématiques fondamentales comme le contrôle des premières élections démocratiques de Tunisie de 2014, ou encore le traitement médiatique des attentats de mars 2015 au musée du Bardo de Tunis. Avec quelques années de recul, la HAICA cherche désormais à enrichir ses méthodes et exprime « un réel besoin aujourd’hui de multiplier les efforts et de se confronter à d’autres expériences pour promouvoir la culture de la régulation et de l’autorégulation », poursuit son Président.

 

300 jours d’expertise

 

Pour le CSA, ce projet de collaboration représente une mission conséquente avec un déploiement important de ressources. Plusieurs expert.e.s se rendront à Tunis pour une durée totale de 300 jours durant les 21 mois du programme. Le programme pourra aussi compter sur l’appui d’un conseiller résident de jumelage affecté par le CSA à temps-plein à la HAICA.  Les missions du CSA se porteront sur 4 volets. Un volet prospectif, pour contribuer à la définition des stratégies du régulateur tunisien. Un volet monitoring et régulation, pour déployer de nouvelles thématiques de régulation. Un volet études et recherches, pour contribuer à la mise en place d’un service recherche à la HAICA et un volet destiné à renforcer la communication du régulateur tunisien. L’INA français sera en charge du volet archives audiovisuelles et aura pour mission de contribuer à la mise en œuvre d’un système d’archivage pérenne des ressources audiovisuelles du paysage médiatique tunisien.

 

Si ce projet représente un investissement non négligeable pour l’instance de régulation belge des médias, il est aussi et avant tout « une opportunité de partage d’expériences et une source d’inspiration pour toutes et tous. Si le CSA peut contribuer à renforcer la liberté d’information et à stabiliser un paysage des médias indépendants et démocratiques dans le processus de transition que connaît la Tunisie, ce sera une aventure dont nous pourrons être fiers », conclut Paul-Eric Mosseray, chef de projet du jumelage pour le CSA.

Consultez le dossier de presse de lancement du jumelage 

Découvrez notre dossier dédié sur regulation.be