Le CSA publie son rapport sur l’impact de la crise sanitaire à l’égard des services de médias audiovisuels de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ce rapport est le résultat d’une enquête diffusée durant le confinement auprès des radios privées en réseaux et indépendantes, des télévisions publiques et privées, des chaînes thématiques d’information, de certains vloggeurs et des webtv actives en Fédération Wallonie-Bruxelles.   

 

La crise sanitaire génère desaudienceshistoriquespour lesmédias audiovisuels belges francophones.Les programmes d’informations sont les plusconcernés, quels que soient leurs formats (JT, JP, débats)ou leur canal de diffusion(télévision, radio, internet).   

Les éditeurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles fournissent des efforts remarquablesdansla couverture de la crise. En dépit d’effectifs diminués (télétravail, chômages temporaires)eten dépitdes mesures de confinement qui compliquentle travail de terrain,les rédactionsmaintiennent une offre d’informationdiversifiéeet intensifient le traitement de l’actualitéendirect via des éditions spéciales etdesdébats.   

 

Nos médias sont également très sollicités par lespublics. Les interactions n’ont jamais été aussisoutenues: demandes d’informations, mise en valeur d’initiatives citoyennes, appels de détresse… Les éditeurs ont assumé cette charge supplémentaire afin de favoriser le lien social, lacohésion et l’entraide.Ces interactions ont en outre régulièrement alimenté des débats à l’antenneou inspiré la production de séquences. 

 

La plupart des productions télévisuelles sont à l’arrêt, avec un coût important aussi bien que difficilement chiffrable, ceci impacte lespossibilités d’acquisitions etaboutitdéjà à uneaugmentationsensibledes rediffusions.Néanmoins, nombreux sont les éditeurs qui produisent encore, dans le respect des mesures de distanciationetvia les possibilitésde communication actuelles. Ainsi,de nouveaux formats télévisuels apparaissent, largement inspirés d’internetoù lesvloggeurspoursuiventleursactivités etsensibilisentauximpératifs de la criseunpublic jeune moins touché par les médias traditionnels. 

 

Dans le contexte de la crise sanitaire actuelle, si nous retiendrons du rapport que l’organisation et la programmation des médias s’est vue fortement impactée, avec un recentrage important sur les programmes d’information, la question de l’impact économique de la crise est centrale pour tous les acteurs, avec une chute des revenus publicitaires allant jusqu’à 80% dans certains secteurs. 

 

Les motifs expliquant cette chute de revenus sont détaillés dans le rapport. Les répondants à l’enquête évoquent notamment la fermeture des magasins qui entrainent une limitation des communications commerciales pour certains produits essentiels, la situation financière critique des annonceurs, l’annulation des événements, le report du lancement de nouveaux produits et donc de nouvelles campagnes publicitaires, l’impossibilité logistique de produire des spots publicitaires, ou encore la suppression d’annonces publicitaires non-adaptées à la situation et la modification de la programmation des médias qui entrainel’arrêt de certains partenariats commerciaux… 

 

La diminution des investissementspublicitairess’estaggravée de marsà avril.Les éditeurs craignent un bilan pire encore pour le mois de mai. Ils formulent de nombreuses suggestions détaillées dans le rapport pour esquisser une relance. Ces propositions pointent la nécessité d’un soutien financier, mais ouvrent aussi d’autres pistes en matière fiscale, sociale, de droit d’auteur ou encore de production audiovisuelle.  

 

Selon Karim Ibourki, Président du CSA, «Cpremier rapport permet de dresser un état des lieux de la situation actuelle,mais expose aussi une série de pistes à suivre qui permettraient de relancer un secteur d’une importance cruciale pour les citoyens et les citoyennes. La situation devra continuer à être monitorée, notamment sur le plus long termeafin de préserver le pluralisme des médias en Fédération Wallonie Bruxelles. Enfin, la crise fait ressortir avec une acuité toute particulière le déséquilibre qui existe en matière de moyensde revenus publicitaires et de régulation entre nos médias “nationaux” et de proximité par rapport aux GAFANIl est grand temps de faire un rééquilibrage régulatoire et économique et de faire contribuer ces géants à la sortie de crise. 

 

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