Karim Ibourki a entamé sa première semaine au CSA en tant que nouveau Président de l’organisme indépendant. Il succède à Dominique Vosters après un mandat de cinq ans entamé en 2013. La nomination d’une telle fonction représente un moment de transition important, d’abord pour le personnel du CSA, a terme pour le secteur audiovisuel. Le Président aura pour mission de veiller à appliquer le décret SMA[1] auprès des éditeurs, mais pas uniquement. Il devra aussi prendre des initiatives et porter des projets qui feront écho à sa vision de la régulation de l’audiovisuel. Karim Ibourki ne s’est pas fait attendre pour adresser au personnel du CSA quelques éléments de sa vision. 

 

Premiers pas, premiers mots 

 

« Je veillerai à garantir l’indépendance du CSA et de ses équipes ». Le premier discours du Président en présence des équipes confirme une volonté d’appliquer les valeurs de régulation pour l’ensemble des dossiers, mais aussi les grands rendez-vous qui approchent à grands pas. Parmi eux, l’analyse de marché, le plan de fréquences, le règlement élections 2018, bref, un panel de sujets stimulants, mais qui apportent aussi leur lot de pression sur les équipes. Les épaules se relâchent dans l’assemblée et le personnel lève son verre. Les premiers mots du Président rassurent.

 

Il est vrai que Karim Ibourki débarque dans une période chargée. Les dossiers sur la table sont nombreux, complexes et certaines décisions seront attendues et débattues par le secteur et les consommateur.trice.s. Interrogé plus tard dans son bureau et ses cartons, Karim Ibourki nous confie qu’il prendra le temps d’« étudier les dossiers, écouter les différents intervenants, objectiver les décisions ou recommandations et enfin les expliquer en toute transparence. C’est bien sûr plus vite dit que fait…mais c’est une méthode de travail qui est celle du CSA et je compte m’y tenir.

 

Transparence

 

Le nouveau Président ne sera pas un acteur de l’ombre. Il n’a pas l’intention de s’enfermer dans sa tour d’ivoire et d’emprunter la porte arrière de la régulation. Ancien reporter photo et Dir.Com, il sait à quel point mettre les dossiers sous les projecteurs et informer efficacement est capital à l’intérieur de notre société démocratique. Les premiers cartons sont ouverts et Karim Ibourki poursuit la discussion. Je suis convaincu qu’une des valeurs principales qu’il faut défendre c’est la transparence, c’est la première étape de la pédagogie. Ensuite nous devrons rester optimiste sur l’issue d’un problème, j’aime particulièrement cette phrase, qui pour moi s’applique à toute mission de service public : « Optimism is a moral duty »[2].

 

Ne dites plus « gendarme de l’audiovisuel », essayez plutôt « Régulateur indépendant et centre de compétence en matière audiovisuelle ».

 

« Je déteste le qualificatif de gendarme de l’audiovisuel pour désigner le CSA. On ne peut  confiner notre organisme à une mission d’attribution de bons ou de mauvais points. Le CSA est un outil de service public au centre d’une série de réalités et de préoccupations du secteur et des consommateur.trice.s. ». Après une semaine, la vision du Président semble déjà claire, le CSA ne sera pas réduit à ses strictes missions de contrôle, mais mettra aussi en avant les expertises des équipes pour aider le secteur et défendre les intérêts du grand public.  La régulation est une mission de service public essentielle, pour nos concitoyens, pour leur garantir un paysage audiovisuel pluraliste et qui respecte des lois de notre pays. Mais aussi soutenir un secteur créatif qui représente des milliers d’emplois dans notre communauté française. Nous avons de grands professionnels qui font du très bon travail dans le secteur public mais aussi chez les opérateurs privés, dans toute la chaine de production. Le CSA doit continuer, à côté de ses missions de régulations, à soutenir le secteur dans son ensemble, par des recommandations mais aussi en étant un centre de compétence en matière audiovisuelle.

 

Ne dites plus gendarme de l’audiovisuel ! Oui, mais … la casquette du contrôleur doit tout de même ressurgir de temps à autres. Avec RTL, TF1, mais aussi l’ensembles des acteurs du numérique qui ciblent le marché audiovisuel de la FWB, il reste du chemin à parcourir. Karim Ibourki relie ce qu’il estime être deux piliers de la régulation, le soutien du secteur et l’application des mêmes règles pour tous les acteurs. « Une des meilleures manières de soutenir un secteur c’est de s’assurer que chacun respecte les règles qui ont été décidées démocratiquement par le législateur ».

 

Quant aux attentes que Karim Ibourki entretient vis-à-vis de son nouveau personnel, l’humilité prend place. « Le CSA est une équipe de professionnel.le.s qui connaissent très bien leurs secteurs respectifs…c’est plutôt moi qui espère être à la hauteur de leurs attentes. »

 

Bienvenue Karim !

 


Karim Ibourki, quel est ton parcours ? 

 

J’ai un parcours assez diversifié : après des humanités gréco latines à Bruxelles j’ai effectué les candidatures en droit, une épreuve complémentaire en journalisme et communication et puis j’ai fait un Master en science politique, le tout à l’ULB.

 

J’ai eu la chance de pouvoir travailler à l’étranger dès la fin de mes études : j’ai été deux ans assistant chargé d’exercices à la Nottingham Trent University à…Nottingham. J’ai pu bien sûr améliorer mon anglais, mais j’ai surtout appris à travailler dans un environnement multiculturel avec des étudiants et des professeurs qui venaient d’un peu partout dans le monde. C’était une vraie porte ouverte…une période riche. Je suis revenu en Belgique sans trop savoir que faire et via un ami j’ai fait un stage comme photo-journaliste  (la photo était un hobby que j’avais développé au RU) dans une agence de presse, Photo News. A nouveau une expérience enrichissante ou dans la même journée vous pouvez être amené à côtoyer des gens de pouvoir et d’autres personnes qui sont dans de grandes difficultés. C’est une des caractéristiques du journalisme : la diversité des rencontres qui permet d’assouvir sa curiosité.

 

Après 5 ans dans la photo j’ai été appelé par un ami de l’ULB qui était collaborateur parlementaire à l’époque, – un certain Philippe Close –  je vous parle du début des années 2000, parce que le Sénateur Philippe Mahoux cherchait un collaborateur. A nouveau une expérience intéressante qui a duré trois ans. En 2003 commence une longue collaboration pour Rudy Demotte dans ses diverses fonctions ministérielles qui durera jusqu’en 2015, d’abord comme porte-parole, ensuite chef de cabinet adjoint et enfin chef de cabinet. En 2015, Elio Di Rupo m’appelle à ses côtés et je travaille avec son équipe pendant deux ans avant de prendre mes fonctions de Commissaire du Gouvernement auprès des Hautes écoles en septembre dernier.

 

Le CSA, c'est un nouveau chapître très stimulant pour moi. Ma motivation est au maximum et les équipes sont dynamiques ! Je me sens suis senti accueilli et à ma place dès les premiers jours. 

 


 


[1] Services de médias audiovisuels.

[2] Carl Popper paraphrasant Emmanuel Kant

  

 

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