Léger différé investiture Trump : classement sans suite du CSA

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a été saisi de plusieurs plaintes concernant le léger différé appliqué par la RTBF à la diffusion du discours d’investiture de M. Donald Trump. Les plaignant.e.s dénoncent une forme de censure exercée par la RTBF et regrettent notamment une infantilisation de ses publics par l’éditeur.   

Le CSA a pour mission de vérifier le respect de la législation applicable aux médias audiovisuels (télévision et radio, médias audiovisuels en ligne) établis sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Dans ce cadre, il a analysé les plaintes à l’aune de la législation audiovisuelle et du contrat de gestion de la RTBF. Le Secrétariat d’instruction du CSA (« SI ») a visionné le programme et constaté ce décalage d’environ 2 minutes. Aucun commentaire externe n’a été relevé jusqu’au retour en plateau. Des extraits du discours ont alors été rediffusés et commentés jusqu’à la fin de l’émission. 

En opérant une diffusion différée de deux minutes (ce qui ne constitue pas une censure), la RTBF n’a pas commis d’erreur manifeste d’appréciation dans l’application de la législation et de son contrat de gestion. Le fait d’assurer un direct ou un différé relève de la liberté éditoriale de l’éditeur, qui a expliqué ses choix de manière transparente. Le léger différé peut être considéré selon l’éditeur comme un principe de précaution qu’il a mis en place au regard de la législation à laquelle il est soumis et au regard de ses missions et valeurs telles que définies dans son contrat de gestion. Il n’appartient pas au CSA de se prononcer sur cet exercice de la liberté éditoriale qui procède de la liberté d’expression, valeur cardinale dans nos sociétés démocratiques. Dès lors, le CSA a décidé de classer les plaintes reçues sans suite en ce qui concerne la législation audiovisuelle. 

Ces plaintes pourraient néanmoins être susceptibles de soulever un enjeu de déontologie journalistique. Elles ont par conséquent été transmises au CDJ, l’organe d’autorégulation en charge de cette matière.