Entre devoir d’image et visibilité à l’écran, la discrimination des femmes est une question qui nous concerne toutes et tous.    

 

Selon le New York Times, huit présentatrices auraient été suspendues à cause de leur poids en Egypte. Ce diktat de l'apparence aurait été imposé par la directrice de la télévision d'Etat ERTU, Safaa Hegazy.

 

Le CSA s’étonne qu’un service de média audiovisuel public puisse être à l’origine d’une décision non seulement discriminatoire pour les présentatrices concernées, mais aussi pour l’ensemble des femmes qui ne correspondent pas aux standards imposés par ce diktat. Par ailleurs, cette mesure ne concerne visiblement que les femmes, puisqu’aucun présentateur ne semble avoir été inquiété.

 

Ce genre d’actualité nous renseigne avant tout sur la manière dont l’image des femmes est traitée dans le paysage audiovisuel. En Belgique, nous disposons de cadres légaux permettant d’éviter ce genre de décisions extrême. En ce qui concerne les services publics de médias audiovisuels, l’article 63 du contrat de gestion de la RTBF empêche toute forme de discrimination dans sa gestion des ressources humaines. Dans le domaine des services privés, ce serait le tribunal du travail qui pourrait alors être saisi.

 

En 2016,  la question de la représentation des femmes à l’écran reste problématique à l’échelle internationale, y compris en Belgique, comme en témoigne le rapport 2015 du Global Media Monitoring Project auquel a contribué le CSA. Ce rapport nous rappelle notamment que, dans les médias belges, les femmes restent largement sous-représentées : 24%, alors que leur présence réelle dans la population belge est de 51%.

 

L’égalité entre les Femmes et les Hommes est un thème fondamental que le CSA s’est donné comme mission. Il est par ailleurs aujourd’hui intégré au décret relatif aux services de médias audiovisuels (SMA).

 

À l’échelle internationale, mais aussi à l’échelle belge, force est de constater qu’il reste du chemin à parcourir.

 

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel