Dans le cadre des auditions publiques du 8 septembre, l’un des griefs retenu contre une radio pose la question du respect de la langue française dans le paysage radiophonique en Fédération Wallonie Bruxelles. Cette question du respect des cadres légaux concerne généralement les radios communautaires. Ces dernières permettent de rendre compte de toute la diversité culturelle présente en Fédération Wallonie-Bruxelles. Rappelons par exemple que Bruxelles est la seconde ville la plus cosmopolite du monde. Les radios communautaires répondent donc aussi à une certaine attente de la part des communautés.

Les Radios communautaires

Les radios communautaires qui disposent d’une autorisation d’émettre touchent un public-cible de consommateur.trice.s avec une attention culturelle portée par exemple sur la religion, l’origine, mais aussi la langue. Elles sont considérées comme étant un outil d’intégration important qui valorise le vivre ensemble. Pour être plus précis, les radios communautaires sont, pour l’ensemble, des radios indépendantes et correspondent à plusieurs des critères suivants :

• Le projet est conçu par et pour la communauté et/ou ses sympathisants ;
• Le projet est conçu comme porte-voix de la communauté à destination du grand public notamment parce qu'il est représentatif des différents courants politiques, culturels, cultuels et philosophiques de la communauté.
• La programmation s’articule autour du rattachement au trait culturel : par exemple, l’usage d’une langue, l’information en provenance du pays d’origine, l’information générale et/ou culturelle orientée en fonction d’un point de vue philosophique particulier, la diffusion d’oeuvres musicales en lien avec le trait culturel (origine, langue, connotation religieuse, …) ;
• La structure de contrôle est composée majoritairement de membres de la communauté ;
• Les moyens d’existence (plan financier et plan d’emploi) sont basés sur un marché publicitaire ciblé, des institutions pertinentes et/ou l’apport (notamment volontaire) de membres de la communauté.

Les radios communautaires disposent d’une forme de priorité car en zones urbaines, lorsque plusieurs fréquences sont disponibles, un tiers des capacités leur est réservé. Par exemple à Bruxelles, nous en comptons cinq qui s’adressent toutes à des communautés différentes (Radio Judaïca pour la communauté juive, Arabel pour la communauté arabophone, Gold FM pour la communauté turque, Radio Alma pour la communauté méditerranéenne et RCF pour la communauté chrétienne).

 

La langue française

La plupart de ces radios touche en réalité un public originairement rattaché à une langue étrangère, comme Arabel, Radio Judaica, ou encore Radio Italia. Or le décret coordonné sur les Services de médias audiovisuels prévoit que, hors musique préenregistrée, la langue parlée en radio doit être à 100% française. Ce cadre peut faire l’objet, à la demande des éditeurs, d’une dérogation approuvée par le Collège d’Autorisation et de Contrôle du CSA, qui peut réduire ce quota jusqu’à maximum 20%. Il y a donc une flexibilité et une marge importante dont peuvent bénéficier les radios communautaires.

D’une certaine manière, ce cadre légal relatif à la langue française représente un compromis entre le besoin de valoriser la diversité culturelle présente en Fédération Wallonie-Bruxelles et la nécessité de proposer un contenu accessible à toutes et tous.

 

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