Le Collège d’autorisation et de contrôle du CSA a décidé d’adresser un avertissement à l’éditeur SA INADI pour la diffusion d’extraits sonores sur son service Bel RTL de la vidéo montrée à huis-clos lors du procès des accusés de l’assassinat de Valentin Vermeersch.  

 

La diffusion des extraits remonte au 9 mai 2019. Une série de plaintes avaient été adressées au CSA. Les plaignant.e.s reprochaient à l’éditeur la diffusion de ces extraits du supplice de Valentin Vermeersch peu avant son assassinat, notamment au regard de leur impact pour la victime et sa famille et de la protection des publics. Ils s’interrogeaient également quant à leur apport pour l’information.  

Après écoute, le Secrétariat d’instruction du CSA avait estimé que la séquence était susceptible de porter atteinte à l’article 9 du décret sur les services de médias audiovisuels[1], notamment à l’égard de l’interdiction de porter atteinte à la dignité humaine. Il avait également constaté que les plaintes soulevaient un éventuel enjeu de déontologie journalistique. Le Secrétariat d’instruction avait donc décidé d’ouvrir un dossier d’instruction, selon la procédure dite « d’avis préalable » prévue avec le Conseil de déontologie journalistique (CDJ). En vertu de celle-ci, le CDJ a rendu un avis au CSA le 19 novembre 2019, estimant les plaintes partiellement fondées sur pied de l’article 26 de son Code de déontologie journalistique relatif à l’intrusion dans la douleur des personnes et à la dignité humaine. Le CSA a dès lors poursuivi son instruction et adressé à l’éditeur le grief d’avoir porté atteinte à la dignité humaine en diffusant ces extraits sur antenne.   

 

Après avoir entendu les arguments de la SA INADI, le Collège d’Autorisation et de Contrôle du CSA a estimé que, malgré le travail journalistique sérieux encadrant ces extraits et une volonté de l’éditeur de faire œuvre pédagogique avant tout, la diffusion des extraits du supplice de la victime, le montrant dans une position de faiblesse extrême et dréification peu avant son assassinat a porté atteinte à la dignité de Valentin Vermeersch et, partant, à la dignité de toute personne humaine 

 

En conséquence, le CSA adresse à l’éditeur un avertissement et l’encourage à l’avenir, à être particulièrement attentif à la nécessaire balance à opérer entre le droit à l’information et le respect de la dignité humaine.  

 

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